Les voyageurs nord-américains sont plus enclins que jamais à inclure leur chien dans leur projet de voyage en automobile. Comment s'assurer que ce périple humain-canin se passe bien, en particulier si l'on se rend en territoire américain? Conseils.

Préparer le déplacement

Les déplacements en automobile ne sont pas naturels pour les chiens, d'où l'importance de les habituer bien avant le jour du départ, explique Simonne Raffa, éducatrice canine et propriétaire de l'entreprise De Main de maître. «Pour un chien qui n'a jamais monté en auto, on commence par faire de petits déplacements associés à quelque chose de positif pour lui. Une visite au parc à chiens, par exemple.» Le chien devrait aussi être préentraîné pour se sentir en sécurité dans la cage qui servira à le transporter.

Ces courts déplacements permettront en plus de vérifier si le chien souffre de mal des transports ou d'anxiété. La perte de poil, l'hypersalivation, les gémissements ou la sudation des pattes sont autant de signes à vérifier, selon Mme Raffa.

Un vétérinaire pourra prescrire un traitement médical en cas de problème.

Contrôle de la vaccination

Autres éléments à considérer avant l'arrivée du jour J: l'état de santé du chien en général et sa vaccination en particulier. Une étape essentielle si l'on compte voyager aux États-Unis.

En effet, tous les propriétaires qui souhaitent traverser la frontière américaine avec leur animal doivent prouver, par document, que le chien est immunisé contre la rage et que le vaccin est toujours actif. Les chiens qui reçoivent une première vaccination contre la rage doivent avoir été traités au moins 30 jours avant leur entrée aux États-Unis. Les chiots de moins de 4 mois ne sont pas admis. Le chien doit aussi sembler en bonne santé. Dans le cas contraire, il pourrait être interdit d'entrée.

Autre vaccination non obligatoire, mais fortement conseillée: celle contre la leptospirose, une maladie transmissible à l'humain qui peut attaquer les fonctions rénales. «Il est important que le chien soit immunisé, surtout s'il va en forêt et qu'il peut entrer en contact avec de l'urine de rongeur ou de raton laveur», explique la Dre Anne-Marie Potrawiak, vétérinaire propriétaire de la clinique Animomédic du Plateau-Mont-Royal. Elle conseille aussi de protéger l'animal contre les parasites internes, comme les vers du coeur, mais surtout contre les tiques. «C'est particulièrement important si on voyage aux États-Unis, car les tiques qui transmettent la maladie de Lyme y sont plus nombreuses.»

«Même si on reste au Québec, il faudrait toujours avoir en main le carnet de vaccination de son chien, conseille quant à elle la Dre Catherine Pelletier, vétérinaire à l'Hôpital vétérinaire de Montréal. Il peut être exigé dans certaines pensions, notamment. Si un chien souffre d'un problème de santé, on peut aussi prendre des photocopies de son dossier médical. Ce sera plus facile s'il doit être traité d'urgence.»

Prévoir une identification adéquate

Le chien porte une médaille au collier? Bravo. Mais ce n'est pas forcément suffisant pour le retrouver et l'identifier rapidement, advenant une fugue, estime Michel Pepin, responsable des communications à l'Association des médecins vétérinaires du Québec (AMVQ) pour la pratique des petits animaux. «On recommande toujours la double identification: une identification visuelle, comme une médaille avec le nom du chien et un numéro de téléphone où joindre le propriétaire pendant le voyage [donc, pas le numéro du domicile !], et une micropuce.»

Nadine Gelly, éditrice du guide Escapades pour chien et autres idées de sorties, ajoute: «Je suggère toujours aux gens d'apporter avec eux une quinzaine de photocopies où l'on voit une photo récente de leur chien et un numéro de téléphone où les joindre. Si leur chien s'enfuit, ils pourront poser ces affiches plus rapidement.»

La valise du chien

Nadine Gelly gardait toujours à portée de main le sac de voyage de son chien Whisky ; le tandem était toujours prêt pour un départ inopiné.

«Je ne partais jamais sans sa couverture, dit celle dont le chien est décédé en décembre dernier. Elle conservait l'odeur de la maison, mais aussi, elle protégeait Whisky des produits nettoyants très forts utilisés par certains hôtels pour laver les planchers. Dans son sac, il y avait toujours un os à gruger et une pince à cils pour les rencontres fortuites avec les porcs-épics.»

La Dre Pelletier recommande aussi d'apporter la nourriture habituelle du chien, en plus grande quantité que nécessaire, pour être certain de ne pas en manquer. «Si vous devez changer de nourriture pendant le voyage, il est possible que votre chien souffre de diarrhées ou de vomissements.»

Mais attention! À la frontière américaine, le douanier peut confisquer la nourriture pour chien qui n'est pas scellée dans un emballage commercial. En clair, pas de sac ouvert...

Autres objets à emporter: une trousse de premiers soins (incluant un instrument pour retirer les tiques et un onguent antibiotique), des médicaments en quantité suffisante, le numéro de téléphone du vétérinaire et les coordonnées des cliniques de la région que l'on compte visiter.

Anne-Marie Potrawiak suggère aussi d'apporter un antihistaminique (comme du Benadryl) pour pouvoir traiter le chien en cas de réaction allergique aux piqûres d'insectes. «Il faut toutefois prendre des démarches pour consulter un vétérinaire rapidement.»

Confort et sécurité

Comme l'humain, le chien - même hyper calme - doit être attaché lorsqu'il se déplace en automobile, dit Catherine Pelletier. «Il ne faut jamais, jamais, laisser le chien libre dans l'auto, et encore moins l'asseoir sur les genoux du conducteur. C'est pire encore qu'utiliser un téléphone cellulaire! Il faut qu'il soit installé à l'arrière pour ne pas déranger le conducteur. Il doit aussi être attaché avec un harnais ou mis dans une cage. Car le chien peut devenir un projectile en cas d'accident.» Dans certains États, le New Jersey notamment, des amendes pouvant aller jusqu'à 1200$ peuvent être données pour un animal transporté de façon non sécuritaire.

Autre très mauvaise idée: laisser le chien sortir la tête par la fenêtre pendant qu'on roule. C'est un plan parfait pour qu'il attrape une infection aux yeux avec toute la poussière qui lui saute au museau...

Pour que le voyage soit plus confortable, il faut aussi prévoir des pauses fréquentes pour que le chien puisse se délier les jambes, boire et faire ses besoins. Nadine Gelly recommande de s'arrêter toutes les deux heures, environ.

Simonne Raffa, de son côté, suggère de donner au chien un jouet à gruger pour l'occuper pendant le trajet. «Si possible, on essaie aussi de le faire courir pour qu'il dépense son énergie avant le départ.» Et on ne le nourrit pas dans les minutes qui précèdent le départ, surtout s'il souffre du mal des transports.

Quelques ressources

Centers for Disease Control and Prevention (en anglais)

Le site des Centres américains pour le contrôle et la prévention des maladies présente la réglementation en vigueur pour faire entrer un chien aux États-Unis.

www.cdc.gov/importation/bringing-an-animal-into-the-united-states/dogs.html

Bring Fido (en anglais)

Un annuaire qui recense plusieurs hôtels, sites touristiques et autres pensions pour chiens dans le monde. Surtout pratique pour l'Amérique du Nord.

www.bringfido.com

Dog Friendly (en anglais)

Un autre site qui compte des milliers d'adresses où les chiens sont admis aux États-Unis. Le moteur de recherche par État est très pratique.

www.dogfriendly.com