Vous tenez trop à votre maison pour oser la mettre en location sur des sites comme Airbnb ? Vous pourriez apprivoiser la chose en offrant plutôt votre bagnole en location pour économiser gros sur le stationnement lors de vos prochaines vacances. Portrait d'un nouveau venu aux États-Unis qui risque d'agacer les entreprises de location automobile, et ce, même au Canada.

COMMENT ÇA MARCHE ?

Les similitudes sont frappantes entre Airbnb et FlightCar : le premier permet de louer un toit, le deuxième, un moyen de transport, mais dans les deux cas, les tarifs sont plus faibles que ceux pratiqués par les entreprises traditionnelles (les hôtels ou les sociétés de location). Le voyageur qui offre sa voiture en location doit aller la porter à un point de chute, depuis lequel on se chargera de l'apporter à l'aéroport. Il n'aura pas de stationnement à payer pendant son absence et recevra, si sa voiture est louée, une indemnité.

COMBIEN ?

Combien gagne-t-on à louer son auto ? Tout dépend de son âge, de son modèle et du nombre de kilomètres qu'elle affiche au compteur, ainsi que de la vigueur du marché : plus elle est vieille et plus les tarifs pratiqués localement sont faibles, moins on gagnera au change. « En moyenne, les gens reçoivent de 20 à 30 $, parce que les séjours sont assez courts aussi », remarque Ryan Adlesh, responsable du développement de FlightCar. Une prime au mille est ajoutée après 120 km d'usure par jour et il faut aussi tenir compte des économies liées aux frais de stationnement (inexistants), lesquels atteignent souvent la centaine de dollars par semaine. Dans le camp inverse, les frais de location démarrent à 15 $ par jour.

PROPRETÉ

FlightCar nettoie systématiquement toutes les voitures qui lui sont confiées - à l'intérieur comme à l'extérieur -, peu importe si un contrat de location les vise déjà ou non. Le locateur est donc assuré de retrouver une voiture au moins aussi propre qu'avant de partir (les véhicules subissent évidemment le même sort avant d'être restitués). Les cigarettes et les animaux sont interdits.

BMW OU VUS ?

Si on ne peut pas réclamer un modèle précis de voiture - mais plutôt une catégorie -, FlightCar promet néanmoins qu'il n'y a pas de (trop) vieux bazous dans son parc. Les véhicules doivent avoir au plus 13 ans et 150 000 kilomètres au compteur, mais ne pas dépasser la valeur de 60 000 $US. « Il y a plus de VUS au Texas et de BMW en Californie », remarque Ryan Adlesh. Pas mal pour ceux qui n'aiment pas avoir l'air « touristes » et préfèrent se fondre dans la masse.

ASSURANCES

FlightCar offre une assurance responsabilité de 1 million US aux locateurs et s'engage à couvrir tous les bris mécaniques. Les locataires sont assurés à concurrence de 300 000 $ en responsabilité civile.

SÉCURITÉ

FlightCar assure que toutes les voitures font l'objet d'une inspection mécanique avant d'être louées. Un service d'assistance routière est aussi offert. Le dossier du conducteur est vérifié avant d'autoriser la location.

BIENTÔT LE CANADA

« Je ne serais pas surpris qu'on ouvre un point de service au Canada avant la fin de l'année, a confié Ryan Adlesh en entrevue avec La Presse. Nous regardons sérieusement de ce côté. » Inauguré à San Francisco, FlightCar est présent maintenant dans 14 villes américaines, mais une percée au Canada serait sa première à l'extérieur des États-Unis. Les voitures immatriculées au Canada sont déjà admises par FlightCar ; les étrangers peuvent en louer une pourvu qu'ils détiennent un permis de conduire valide. Le réseau compte, à l'heure actuelle, 70 000 membres enregistrés.