Nous prévoyons un voyage en Italie en septembre et nous aimerions visiter autant Rome que Venise. Est-il possible d'atterrir, disons, près de Venise et de revenir en partant de Rome ? De plus, est-ce possible de se déplacer en train ou en bus en voyageant du nord au sud ou vice versa ? Nous aimerions visiter Rome, Venise, Florence. Nous comptons passer 10 jours en sol italien. Est-ce que cela vous paraît plausible ?  - Jacques Beaudet

Dix jours pour visiter Rome, Florence et Venise, c'est peu, mais c'est faisable. Je vous suggère toutefois de laisser tomber Florence, vous verrez pourquoi plus loin. Par ailleurs, à moins que les prix ne changent d'ici au mois de septembre, atterrir à Rome pour repartir de Venise vous coûtera près de 500 $ de plus par personne qu'un aller-retour Montréal-Rome, qu'on trouve à environ 780 $ ces jours-ci sur Google Flights (recherche faite le 26 juin).

Mieux vaudrait donc prendre un vol intérieur de Rome à Venise, où vous serez en une petite heure pour la modique somme de 69 $ (prix en date du 26 juin sur Google Flights pour le mois de septembre). C'est faisable aussi en train, en un peu moins de quatre heures, pour sensiblement le même prix.

ROME

À Rome, comme vous avez peu de temps, je vais vous proposer quelque chose de pas très catholique (c'est le cas de le dire) : oubliez le Vatican, où l'afflux de touristes vous obligera à faire la queue de longues heures pour, en fin de compte, voir en vrai ce que vous avez vu mille fois en photo. Prenez plutôt le temps de flâner dans la ville, qui a tant de choses à offrir, et de vous imprégner de son charme.

Allez lancer des pièces de monnaie dans la fontaine de Trevi (de dos, pour être certains d'y revenir - ainsi le veut la tradition). Asseyez-vous sur les marches de la piazza di Spagna pour déguster des gelati en observant les passants. Certes, tous les touristes le font, mais c'est si agréable !

Entrez dans une église, n'importe laquelle : à coup sûr, il s'y trouvera une toile du Caravage ou de Raphaël, voire des deux. Au hasard de vos promenades, vous tomberez inévitablement sur le Panthéon ou sur la piazza Navona, grandiose avec sa fontaine des Quatre Fleuves. Arrêtez-vous dans un café pour avaler d'un trait un ristretto, debout au bar, comme le font les Romains, ou alors pour boire lentement un caffè lattebien mousseux.

Vous aurez également plaisir à vous perdre dans les étroites rues du Trastevere, un quartier bohème où l'on trouve des boutiques sympas, des friperies chic, de charmants cafés, des ateliers d'artistes. 

Enfin, si vous êtes carnivores, offrez-vous un steak florentin au Girarrosto Fiorentino. Tendre, juteux, ce sera le meilleur de votre existence, promis. Le restaurant se trouve non loin de la Villa Borghese et de ses magnificences, qui vous laisseront pantois. 

VENISE

Quand vous en aurez assez de souffrir, vous prendrez l'avion ou le train pour Venise. Ma collègue Marie-Christine Blais a publié en 2009 des articles toujours pertinents sur cette ville qu'elle aime d'amour. 

FLORENCE

Quant à Florence, certes, c'est une ville historique, mythique même. Mais elle est pour ainsi dire victime de son succès. Chère, envahie de touristes à longueur d'année, désertée par ses habitants, qui ont fui vers les banlieues... Je n'y consacrerais pas plus d'une journée si j'étais vous, et encore. C'est d'ailleurs l'avis de mon vénérable collègue Pierre Foglia, qui, lui, préfère Bologne.

BOLOGNE

De Venise, vous pourriez prendre le train pour Bologne et y passer quelques jours. Comme en témoigne ma collègue Catherine Schlager, qui y a séjourné l'an dernier, c'est l'une des villes d'Italie où l'on mange le mieux. 

Ensuite, selon le temps que vous voudrez consacrer à Bologne, soit vous rentrez directement à Rome par le train, soit vous louez une voiture pour y retourner doucement par les petites routes. Vous n'aurez pas assez de tous vos yeux pour absorber la douceur des paysages toscans et ombriens.

D'AUTRES SUGGESTIONS

Quelques suggestions de haltes ou de crochets, au choix : Sienne, pour sa place semi-circulaire et ses couleurs ocrées ; Pérouse, pour ses ruines étrusques et ses rues en pente ; Cortona, elle aussi toute pentue et bossue, dont les rues de pierre résonnent des conversations des habitants à l'heure de la passegiata, cette promenade en famille que font tous les Italiens à l'heure de l'apéro ; Orvieto, pour une balade sur les remparts suivie d'un verre de vin blanc sur la piazza, où le joli carillon du beffroi achèvera de vous charmer.

Au gré de votre inspiration, arrêtez-vous dans un village pour acheter quelques tranches de prosciutto, du fromage, du pain, des olives, une grappe de raisins muscats et une bouteille de vin à 3 euros, que vous savourerez dans une oliveraie quelque part en bord de route - un dernier moment de dolce vita avant de rentrer à Rome pour sauter dans l'avion, forcément à regret.

PHOTO ISTOCKPHOTO

Piazza del Campo à Sienne.