La soif d'aventures nous mène parfois à aller explorer non plus des terres inconnues, mais les fonds sous-marins extraordinaires de certaines régions du monde. Au menu, poissons et plongée. Mais ceux qui désirent s'adonner à cette activité pour la première fois à l'étranger devraient récolter certains conseils avant de se jeter la tête la première dans les flots.

La plongée requérant précautions minutieuses et encadrement compétent, mieux vaut ne pas se mettre à l'eau avec la première agence venue - à plus forte raison à l'étranger, où l'on nage parfois en eaux troubles.

«On voit parfois n'importe quoi, des instructeurs qui ne s'occupent pas de leurs clients, ou qui les font aller beaucoup trop profond lors des initiations», lance Emmanuella Quinton, instructrice et coordonnatrice au centre de plongée CPAS, qui grimace quelque peu à l'évocation des projets hors frontières.

Heureusement, il y a des pistes de solution pour être certain d'être entre de bonnes mains. «Il faut chercher les centres et les boutiques affiliés au réseau PADI, qui respectent des critères reconnus mondialement», insiste Shantal Rodrigue, instructrice de plongée pour Nepteau, qui a exercé plusieurs années à la Barbade. «Il y a un suivi très serré pour le contrôle de la sécurité et des formations», dit-elle. Mme Quiton abonde dans le même sens.

Il est donc plus que recommandé de se rendre sur le site internet de PADI, qui recense des centres affiliés aux quatre coins du monde. Il suffit d'entrer le nom du pays dans le moteur de recherche, et les résultats apparaîtront sur une liste et une carte géographique. Tous ces centres de plongée proposent des baptêmes et des cours pour débutants. Surveillez le nombre d'étoiles attribuées au centre: cinq étoiles indiquent une formation plus poussée des instructeurs, même si un nombre inférieur d'étoiles garantit tout de même des critères minimaux sévères.

Il est possible de recouper ces informations avec, par exemple, des recommandations formulées dans les guides de voyages, à la condition qu'il soit clairement indiqué que le rédacteur a testé le sérieux de l'agence. Les boutiques de plongée locales pourraient également avoir des adresses fiables à l'étranger.

Sur place, avant le plouf

Une fois sur place, on peut éventuellement inspecter l'équipement de l'agence choisie. «Il reste difficile d'évaluer l'équipement utilisé, concède Mme Rodrigue. On peut toujours louer un analyseur de monoxyde de carbone pour vérifier la qualité de l'air dans les bouteilles.»

Il est également impératif de surveiller comment se déroule l'initiation. «Il faut se sentir à l'aise et évaluer comment l'instructeur s'occupe de ses élèves, fournit toutes les explications et répond à toutes les questions. Il ne devrait jamais les emmener à plus de 20 pieds de profondeur. Les initiations devraient d'abord se faire en piscine avant d'aller en milieu naturel», indique Mme Quinton.

Feu vert médical

Fin prêts? Attendez avant de plonger! Il faut savoir qu'un formulaire d'évaluation médicale devra être rempli sur place avant toute initiation. Si vous présentez la moindre contre-indication, un certificat médical vous sera obligatoirement demandé, indique Mme Rodrigue. Par exemple, une personne souffrant d'asthme peut éventuellement plonger, mais elle doit être examinée par un médecin au préalable pour s'assurer qu'elle pourra le faire en toute sécurité.

Évidemment, il sera moins compliqué d'aller chercher ce sésame au Québec plutôt qu'une fois les frontières franchies.

Détail très important pour les plongeurs nomades: toujours attendre au moins 24 heures avant de prendre l'avion ou de faire une ascension en haute montagne après une plongée.

Et les assurances?

Il est important de savoir que la grande majorité des assurances voyage courantes ne couvrent pas les activités à risque comme la plongée, même si elles sont pratiquées dans un centre certifié.

«Il n'est pas obligatoire de prendre une assurance complémentaire, mais c'est plus prudent. Plus de la moitié des plongeurs prennent une assurance DAN, qui est reconnue», souligne Shantal Rodrigue.

Des destinations pour s'initier

En principe, tous les pays où se pratique la plongée disposent de lieux où il est facile de s'initier. Y a-t-il cependant des lieux à privilégier ou à éviter?

Emmanuella Quinton confesse, à regret, que Cuba n'est pas vraiment l'un des endroits idéaux pour ce faire. «Cela concerne surtout les initiations effectuées dans le cadre de croisières, qui sont souvent faites à la va-vite», dit-elle.

Le Mexique, très prisé par les Québécois, offre de splendides sites, même s'il faudra faire preuve de grande prudence dans le choix de vos instructeurs. «À Cozumel, on trouve beaucoup de plateaux de 20 pieds, qui permettent déjà de voir des choses intéressantes», dit Mme Quinton.

De très bons commentaires ont été formulés à l'égard de Roatán, une île du Honduras. «C'est encore abordable, c'est une très belle destination dans le Sud», juge Shantal Rodrigue.