Vous revenez d'Asie, d'Amérique du Sud, du Moyen-Orient, d'Océanie ou même des États-Unis? Il y a de fortes chances que vous fassiez une correspondance dans un aéroport américain. Mieux vaut peut-être en éviter certains si vous souhaitez prévenir les ennuis.

Selon une recension maison menée en compilant les palmarès des pires aéroports américains où faire une correspondance de Travel+Leisure, Condé-Nast Traveler et NBC, ainsi que les palmarès des aéroports les plus détestés de Twitter et Bloomberg, Newark Liberty International (au New Jersey) arrive bon premier pour la piètre qualité de sa prestation. Il est suivi par LaGuardia (New York), Chicago O'Hare International, John F. Kennedy International (aussi à New York) et Los Angeles International.

«Plus un aéroport est gros, plus il risque d'y avoir des problèmes, explique François Archambault, conseiller en voyages, spécialiste des États-Unis, à l'agence Uniktour. Ce n'est pas un secret que les retards sont plus fréquents dans les gros aéroports comme Chicago, JFK et Atlanta que dans les plus petits.»

Même son de cloche du côté de Guillaume Gilbert, un voyageur qui fait fréquemment des correspondances chez nos voisins du Sud. «Je n'aime pas du tout les aéroports de la région de New York. Ils sont gros et mènent souvent à des situations chaotiques.»

Signalisation et aménagement déficients



Luc Bélanger, qui fait aussi escale régulièrement aux États-Unis, déteste Dulles, à Washington. Mais davantage pour l'aménagement des lieux. «C'est le pire aéroport pour les correspondances courtes. Ce n'est pas bien conçu; la navette est mal placée et il faut souvent courir pour rattraper sa correspondance. Le train, un ajout récent, n'a pas été bien pensé.»

À O'Hare, c'est plutôt la signalisation qui demeure déficiente. «Chicago n'est pas très populaire comme aéroport. C'est gigantesque et les indications ne sont franchement pas très claires. Ça peut être un peu confondant si on a à passer du terminal A au terminal B ou C», indique François Archambault. «À Newark et JFK en particulier, certaines portes d'embarquement sont souvent très près les unes des autres, ce qui sème la confusion. Aussi, je trouve que la signalisation est mauvaise à Newark comparativement à la moyenne», ajoute Guillaume Gilbert.

Le facteur météo

À cause de leur situation géographique, certains aéroports sont fréquemment soumis aux variations climatiques, surtout hivernales. Il n'est pas rare que l'on y annule ou retarde des vols en raison des tempêtes de neige, de la glace ou des vents violents qui sévissent. C'est notamment le cas à O'Hare, Newark, JFK et dans d'autres aéroports du nord-est des États-Unis.

Si on vole vers les Caraïbes ou l'Amérique latine, François Archambault suggère de passer par Miami plutôt que par JFK, puisque ce dernier aéroport est plus sujet aux tempêtes et aux retards hivernaux.

Battement entre deux vols

Lors de la réservation des billets d'avion, le voyageur doit être attentif au battement entre deux vols, qui doit être suffisamment long pour parer à toute éventualité. «Quand les gens achètent eux-mêmes leurs billets, ils s'attardent souvent uniquement au prix et ne regardent pas les temps de correspondance requis», déplore le conseiller en voyages.

Pour ne pas manquer une correspondance, M. Archambault suggère de prévoir plus de temps au retour qu'à l'aller. De plus, les voyageurs qui passent par les États-Unis doivent calculer suffisamment de temps pour l'escale, puisqu'ils devront passer la douane américaine, puis la douane canadienne.

Des aéroports à privilégier

On l'a vu précédemment, les petits aéroports sont à privilégier pour les correspondances en sol américain. François Archambault mentionne ceux de Charlotte, Philadelphie et Denver, moins vastes, donc moins sujets aux problèmes de toutes sortes.

En revanche, ils offrent beaucoup moins de choix de destinations. «Si vous allez en Floride, essayez de prendre un vol vers Fort Lauderdale au lieu de Miami. C'est beaucoup moins pénible, car tout se fait plus rapidement», illustre-t-il.

Guillaume Gilbert favorise également les petits aéroports, puisque «les files d'attente et les distances sont plus courtes, les agents de sécurité plus relax, et qu'il y a moins d'avions qui veulent décoller au même moment». Amateur de bières de microbrasseries, M. Gilbert aime bien les aéroports de Portland (Oregon) et de Cleveland (Ohio), puisqu'il peut ainsi rapporter des bières achetées dans les boutiques hors taxes.

Quelques conseils

Faire escale aux États-Unis n'est pas toujours un mal nécessaire. Le voyageur a souvent le dernier mot. Par exemple, pour un vol Montréal-Sydney, on peut choisir de voler avec Air Canada en passant par Vancouver ou avec Quantas en passant par Los Angeles. Certains privilégieront un passage par Vancouver pour éviter les États-Unis. Une erreur, selon François Archambault, car en se limitant à un certain nombre de transporteurs, on risque de ne pas bénéficier des meilleurs tarifs.

Le conseiller en voyages y va aussi d'un dernier conseil concernant les files d'attente à la douane américaine. «Il y a toujours la file pour les Américains et la file pour les étrangers. Ce n'est pas indiqué, mais les Canadiens ont le droit d'aller dans la file avec les Américains. De cette façon, ils gagnent du temps.» À retenir et à mettre en pratique.

Cinq aéroports à éviter pour une correspondance aux États-Unis

• Newark Liberty International Airport (EWR)

• LaGuardia Airport, New York (LGA)

• Chicago O'Hare International Airport (ORD)

• John F. Kennedy International Airport, New York (JFK)

• Los Angeles International Airport (LAX)