Oui, c'est vrai, il est bien possible qu'Ian Boudreault ait voulu réaliser le rêve qu'avait sa mère, morte jeune il y a 10 ans: faire le tour du monde. Mais tout petit garçon, le natif de Sillery, âgé aujourd'hui de 31 ans, rêvait de toute façon de voyager: «Qu'est-ce que tu veux, je ne suis pas fait pour la neige!», lance-t-il en riant, en entrevue directement de l'Afrique du Sud, deux semaines après nous avoir envoyé sa candidature depuis le Zimbabwe!

Le genre de gars à choisir d'étudier en ingénierie informatique à l'Université de Sherbrooke parce que le programme de stages-études était «international»: «J'ai fait mon premier stage à Paris, les deux suivants à Madrid, le quatrième à Mexico... Et j'ai fait ma spécialité en Suède. En août 2005, deux heures après mon dernier examen, je suis parti!»

Sauf qu'il a décidé de ne pas devenir ingénieur en informatique, et plutôt de voyager en se concoctant un emploi sur mesure pour ce faire: «Je me suis monté une petite entreprise de web marketing pour financer mes voyages», explique-t-il. En gros: pour trois mois de voyage, un mois et demi de travail. Tout est affaire d'équilibre.

En presque 10 ans, il a déjà fait plus de cinq fois le tour de la Terre et a vécu dans plusieurs pays, notamment au Brésil. «Mon père me l'a toujours dit: ma force, c'est l'organisation», dit-il simplement.

Passion photographique

Ian Boudreault s'organise aussi pour être photographe, et un coup d'oeil sur son site internet suffit pour se convaincre qu'il a plus d'un talent. Il a appris le russe, joue de la batterie quand l'occasion se présente, fait beaucoup de surf...

La plupart de ses voyages se font par la route, en transports en commun autant que faire se peut. Ou parfois en mode «overland», ces espèces de voyages à la dure, en groupe, où on partage les coûts du transport (en camion, autobus de brousse, etc.), les tentes et la cuisine, pour traverser certains segments de pays, en Afrique ou en Asie.

En Afrique justement, Boudreault a déjà visité 34 des 52 pays reconnus par l'ONU. «Pour ceux qui restent à voir, ce ne sera plus du voyage, mais de l'aventure, ce sont des pays plus dangereux», constate-t-il simplement.

Pourquoi diable voyage-t-il autant, alors? «Comment est-ce que je pourrais t'expliquer? C'est comme s'il existait un certain nombre de couleurs connues et que je pouvais, en voyageant, en découvrir de nouvelles, constamment, des couleurs dont je ne soupçonnais pas l'existence. Et puis aussi, on éprouve toujours une espèce de feeling de l'été qui s'achève au retour d'un voyage, n'est-ce pas? Eh bien, moi, je veux que l'été dure tout le temps et je conçois mes voyages en conséquence!»

Au nombre de ses prochains voyages «colorés»? Tout faire pour courir le marathon de Pyongyang, en Corée du Nord, fin avril!

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