Faire une nuit blanche la veille du départ, dormir une heure une fois arrivé à destination, continuer à fonctionner selon l'heure du Québec... Les croyances et les mythes sur les différentes façons de contrer le décalage horaire sont nombreux.

Plusieurs sont loin d'être efficaces, mais quelques trucs facilitent tout de même l'adaptation à un nouveau fuseau horaire - particulièrement lorsqu'on s'envole vers l'est, en direction de pays où la journée commence bien avant la nôtre. Voici les principaux conseils prodigués par Dominique Trempe, directeur médical de la Clinique santé voyage de Montréal.

Avant le départ

Q L'avion pour Paris quitte Montréal vers 18h. Après seulement six heures de vol, le jour sera déjà levé dans la Ville lumière. Pour s'assurer de dormir dans l'avion, vaut-il mieux éviter de se coucher la veille du départ et en profiter pour faire la fête?

R Non. Mieux vaut faire une bonne nuit. Puis, le jour du départ, il est préférable de se reposer et d'éviter de se stresser avec les valises à boucler et les achats de dernière minute. Attention au café et à l'alcool: ils sont rarement les alliés des voyageurs sur le point de partir.

Que fait-on une fois à bord de l'appareil?

Dormir... dans la mesure du possible. Pour maximiser les chances de sommeil, habillez-vous confortablement et réservez les vêtements griffés pour le souper que vous vous offrirez au chic Jules Verne une fois rendus à la tour Eiffel. En vol, n'abusez pas trop de la nourriture et de l'alcool. Un seul plat de pâtes au poulet surgelé sera certainement suffisant... Comme l'air dans l'appareil est plutôt sec (environ 10% d'humidité), délaissez le verre de merlot au profit de l'eau. Qui dit liquide consommé en grande quantité dit salle de bains. Et il s'agit là d'une bonne chose, car idéalement, les passagers devraient se lever une fois par heure pour se délier les jambes.

À destination

Q Après une courte nuit de trois heures, on atterrit à Paris au petit matin. Excité et fatigué à la fois, on hésite entre le lit à l'hôtel ou une promenade dans Montmartre. Quelle option choisir?

R Une visite du quartier pittoresque est peut-être un meilleur choix. Elle vous permettra de vous exposer à la lumière - ce qui aide à resynchroniser le rythme de l'organisme - et de vous ajuster rapidement à l'heure locale. Ceux qui n'arrivent pas à mettre un pied devant l'autre peuvent s'assoupir, mais seulement pour une sieste de 20 à 30 minutes, histoire de refaire le plein d'énergie. Il faut tenter de passer à travers la journée et éviter de fonctionner selon l'heure du Québec... à Paris.

Retour à la maison

Q Une fois rentré au bercail, on se sent parfois si fatigué qu'on a envie d'aller au lit à 18h, car le corps a l'impression qu'il est minuit. Est-ce une bonne idée de se coucher si tôt?

R Même si la tentation est forte, le mieux serait de résister. Encore là, il faut tenter de «reprogrammer» son cerveau et son corps à l'heure locale le plus rapidement possible. Pour ceux qui peuvent se le permettre, ne retournez pas au bureau le lendemain de votre arrivée et donnez-vous une journée pour récupérer. Normalement, avec un décalage horaire de six heures, les voyageurs prennent deux ou trois jours pour se remettre, alors qu'il faut compter environ une semaine pour récupérer d'un décalage de 12 heures.

Les conseils du Dr Dominique Trempe s'appliquent autant aux adultes qu'aux enfants. À noter aussi que plus on est âgé, plus on met du temps à se remettre du décalage horaire.