Jean-Marc Yelle se décrit comme «un papa inquiet», parce que sa fille de 20 ans veut voyager en Europe en compagnie d'une amie, en faisant du couchsurfing, une pratique dont il n'a jamais entendu parler. Or, le couchsurfing est un véritable phénomène social. Comme l'indique son nom, qui évoque l'action de passer d'un canapé à l'autre, il s'agit de profiter de l'hospitalité des membres d'un réseau, en couchant, soit sur le canapé, soit dans une chambre d'amis.

L'intérêt de la chose ne réside pas seulement dans l'économie mais dans le fait qu'on côtoie des gens du pays, ce qui confère au voyage une dimension  hélas trop souvent absente : la rencontre de «l'autre». Mais attention, le couchsurfing implique la réciprocité. Lorsqu'on s'inscrit sur le réseau www.couchsurfing.org, par exemple, on s'engage aussi (du moins moralement) à recevoir des membres étrangers du réseau chez soi (ou encore à les recevoir pour un repas ou à leur faire découvrir sa ville ou sa région, car la pratique n'est pas circonscrite à l'hébergement).

La formule, qui touche 246 pays, est particulièrement populaire dans la francophonie. Ainsi, Paris est la ville où on trouve le plus de «canapés» disponibles (48 000) et Montréal suit en cinquième place avec 25 400 «canapés», derrière Londres, Berlin et Istanbul et loin devant New York (18 000). Plus de 70% des membres du réseau ont moins de 30 ans, mais il compte des membres de tous les âges (482 ont plus de 80 ans).

Il existe plusieurs autres réseaux similaires : Servas, BeWelcome, Stay4free ou encore  le Club Hospitalité (www.hospitalityclub.org), qui est le plus important après Couchsurfing.  Et on dénombre également une demi-douzaine de réseaux spécialisés par affinités (pour enseignants, cyclistes, danseurs de tango...).

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