Les manifestations politiques se calment en Égypte et les sites touristiques recommencent à accueillir les vacanciers. Des pays comme la France, la Belgique, l'Italie et l'Angleterre ont levé leurs restrictions de voyage vers ce pays nord-africain.

Pourtant, ici, le gouvernement encourage toujours les Canadiens à éviter tout voyage non essentiel.

Alain Cacchione, porte-parole du ministère des Affaires étrangères et du Commerce international, refuse de dire si la situation changera bientôt pour les voyageurs canadiens. Il est conscient que la sécurité en Égypte s'est améliorée, mais «il est possible que les conditions se détériorent et d'autres manifestations pourraient avoir lieu», affirme-t-il.

Les voyageurs sont invités à consulter le site www.voyage.gc.ca quotidiennement. «Une équipe du programme de renseignements aux voyageurs recueille continuellement des renseignements sur les conditions de sécurité à l'étranger et les conseils aux voyageurs sont mis à jour de façon périodique», assure-t-il.

Le propriétaire de l'agence de voyages Traditours croit, quant à lui, que le Canada ne va pas réduire son niveau d'alerte de sitôt. Jacques Rodier raconte que le Canada est souvent le dernier pays à retirer ses avertissements. «À l'heure actuelle, le Canada lance un avis concernant le Liban. Pourtant, les voyageurs français ont le droit d'y aller. Après les attentats survenus à Bali (en 2002), le Canada a été le dernier pays à lever les restrictions», rappelle-t-il.

L'agence Traditours attendra au mois de septembre avant d'envoyer de nouveau des vacanciers en Égypte. M. Rodier s'inquiète peu de la reprise de l'industrie touristique pour ce pays qu'il qualifie d'«incontournable» pour les voyageurs. «Lors des événements du dernier mois, les touristes n'ont pas été ciblés par des enlèvements ou par des attentats. Le tourisme va donc reprendre plus rapidement.»

Toutes les attractions touristiques du pays, telles la visite des pyramides ou les croisières sur le Nil, sont rouvertes depuis dimanche. Annie Durand, conseillère spécialiste pour l'Égypte à l'agence de voyages Uniktour, préfère tout de même attendre avant d'y envoyer ses clients. «Tant que c'est déconseillé par le gouvernement canadien, je suis réticente à envoyer des touristes en Égypte.»

«Un voyageur peut quand même décider de voyager malgré un avis du gouvernement, dit-elle. Mais si le niveau d'alerte est à 3 (éviter tout voyage non essentiel) ou 4 (éviter tout voyage), le voyageur ne sera pas assurable.»

Mme Durand accepterait de planifier des séjours pour ses clients qui voudraient partir plus tard dans l'année. Mais pour l'instant, les voyageurs qui souhaitent voir la tombe de Toutânkhamon font figure d'oiseaux rares. Comme des élections législatives sont prévues pour le mois de septembre en Égypte, les vacanciers craignent d'autres instabilités, soutient l'agente de voyages.

Les touristes qui ont acheté, avant le début des révoltes, une assurance voyage comprenant des clauses d'annulation et d'interruption de voyage peuvent encore se faire rembourser. Les vacanciers qui ne s'étaient pas munis d'une assurance doivent communiquer avec leur agence de voyages avant de s'envoler vers l'Égypte.