Les plages de sable blanc et eaux turquoises des Maldives attirent toujours plus de touristes étrangers malgré la répression du pouvoir en place et une opposition emprisonnée ou en exil, selon de nouveaux chiffres officiels.

Avec 726 515 visiteurs au premier semestre 2018, le nombre de touristes internationaux dans cet archipel de l'océan Indien a connu une croissance de 10% en glissement annuel, selon des statistiques du ministère du tourisme publiées mercredi.

Élu en 2013 dans des circonstances controversées, le président maldivien Abdulla Yameen a mené ces dernières années une politique de répression féroce contre ses détracteurs.

Celle-ci s'est intensifiée en février lorsque le chef de l'État s'est opposé à une décision de la Cour suprême, qui cassait les condamnations judiciaires d'opposants et réinstituait dans leurs fonctions des parlementaires rebelles.

M. Yameen avait alors imposé un état d'urgence de 45 jours, fait arrêter deux juges de la Cour suprême et l'ancien autocrate de ce micro-État, Maumoon Abdul Gayoom. La haute instance judiciaire était finalement revenue sur sa décision.

Cette «attaque en règle contre la démocratie», selon les termes employés par l'ONU, avait un peu plus entaché l'image de ce haut lieu de vacances de luxe, où les recettes liées au tourisme représentent un quart de l'économie du pays.

Près de 1,39 million de touristes étrangers se sont rendus aux Maldives l'année dernière, ce qui représentait déjà une augmentation de 8% par rapport à 2016.

La principale formation d'opposition a attribué en partie cette croissance à l'éclosion de solutions d'hébergement moins chères ces dernières années dans l'archipel.

«Les complexes de luxe ne se portent pas bien, mais les petits hôtels attirent des visiteurs grâce à leurs prix abordables», a déclaré à l'AFP Hamid Abdul Ghafoor, porte-parole du Parti démocratique maldivien (MDP).