Le Lutetia, emblématique hôtel art déco parisien fermé en 2014 pour sa première cure de jouvence depuis sa construction en 1910, rouvrira le 12 juillet, a-t-il annoncé mercredi dans un communiqué.

Les travaux dirigés par l'architecte Jean-Michel Wilmotte, auront duré quatre ans pour un coût d'environ 200 millions d'euros.

«Le pari est gagné. Le Lutetia n'a pas perdu son âme», a estimé son directeur général, Jean-Luc Cousty, auprès de l'AFP.

«C'est le grand travail réalisé par l'architecte Jean-Michel Wilmotte: arriver à la fois à créer un hôtel contemporain et sublimer tout ce qui était historique, ce qui pouvait être ressorti et restauré comme des fresques dans le restaurant et la réception», résume-t-il.

L'hôtel de sept étages situé Rive gauche, qui a abrité les services de renseignement allemands pendant l'occupation puis les déportés de retour des camps, a été racheté par le groupe israélien Alrov, en 2010.

M. Cousty évoque «le lien émotionnel très fort avec cet hôtel: de par son histoire, il a été un hôpital, il a connu la présence du contre-espionnage allemand, puis à la libération l'hôtel a accueilli tous les réfugiés des camps».

Et il souligne que le Lutetia a «aussi été le lieu de rendez-vous de la Lost Generation, de tous ces écrivains américains qui venaient à Paris».

Les 233 chambres que l'hôtel comptait à sa fermeture en 2014 ont laissé place à 184 chambres et suites, selon le communiqué.

«Nous avons fermé en tant que quatre étoiles, et nous avons lancé le processus pour obtenir la cinquième étoile. Et on rouvre donc en intégrant à la fois les critères 5 étoiles et les critères Palace, pour ne pas faire ça en deux temps», indique Jean-Luc Cousty.

Dix hôtels parisiens bénéficient actuellement de cette distinction Palace.

Nombre de palaces parisiens ont mené de profonds travaux de rénovation ces dernières années: le Ritz a rouvert en juin 2016 et l'hôtel de Crillon en juillet 2017, tous deux après quatre ans de travaux.