Après trois jours de retards et d'annulations, British Airways a prévu un retour à la normale mardi sur ses vols au départ de l'aéroport d'Heathrow, le plus important d'Europe, mais de nombreux bagages restaient en souffrance.

La compagnie, touchée par une panne informatique géante lors du week-end de trois jours, a affirmé qu'elle allait maintenir la «totalité du programme» de ses vols prévus mardi à Heathrow et à Gatwick, l'autre grand aéroport londonien.

«Notre système informatique est pleinement fonctionnel et nous allons opérer la totalité du programme à Heathrow et Gatwick», a indiqué BA dans un communiqué.

Mais «il reste du travail» pour faire parvenir tous les bagages manquants aux passagers, a reconnu la compagnie britannique.

«Même si nous avons déjà acheminé de nombreux bagages aux différents aéroports, un nombre important de passagers attendent toujours de récupérer les leurs. Nous sommes profondément désolés pour la frustration causée à ce moment très chargé de l'année avec des départ en vacances», a souligné BA, alors que lundi était férié au Royaume-Uni.

Lundi, dix-sept vols vers des destinations européennes avaient encore dû être annulés. Le week-end avait été particulièrement chaotique avec des dizaines de milliers de passagers victimes de centaines d'annulations de vols s'entassant dans les halls des aéroports londoniens à la recherche d'informations.

British Airways était également accusée mardi de facturer jusqu'à 62 pence par minute les appels vers une ligne téléphonique d'assistance.

BA a par ailleurs annoncé qu'elle traitait les demandes de remboursement de ses clients qui n'ont pu voyager.

La panne informatique, survenue en plein week-end prolongé, pourrait coûter, selon certaines études, jusqu'à 100 millions de livres, au moment où les bénéfices de sa maison mère IAG fondent notamment en raison de la livre faible.

«Bien pire sont les conséquences en terme de réputation pour la marque», prévient toutefois Neil Wilson, analyste chez ETX Capital.

Selon lui, «de sérieuses questions se posent à propos des réductions de coûts décidées par le patron d'IAG Willie Walsh, alors qu'un problème informatique s'était déjà produit en septembre».

Or le «fiasco» de ce week-end laisse penser que M. Walsh, qui s'est fait une spécialité de sabrer dans les coûts, «est allé trop loin», conclut l'analyste.

Le directeur général de British Airways Alex Cruz a assuré lundi que la panne géante n'avait rien à voir avec une réduction des coûts, excluant toute démission.

Le syndicat GMB a pour sa part estimé que le problème aurait pu être évité si BA n'avait pas taillé dans les effectifs des informaticiens au Royaume-Uni et délocalisé des emplois en Inde.

Ces craintes poussaient les investisseurs à sanctionner le groupe à la Bourse de Londres, le titre de la maison mère IAG perdant 2,61% sur le marché britannique qui rouvrait ses portes après un week-end de trois jours.

Le titre limitait toutefois un peu ses pertes après avoir chuté de 4,5% dans les premiers échanges.

La veille, l'action avait déjà perdu 2,78% à la Bourse de Madrid où elle est également cotée puisque le groupe IAG est par ailleurs la maison mère de la compagnie Iberia.