L'arrivée au pouvoir de Donald Trump aux États-Unis pourrait avoir des effets positifs sur l'industrie touristique canadienne lors des prochaines années.

Certains voyageurs, ne se sentant pas les bienvenus chez nos voisins du Sud, risquent de bouder le pays et de se tourner vers d'autres destinations comme le Canada, ont laissé entendre Pierre Bellerose, vice-président, relations publiques pour Tourisme Montréal, et Paul Arseneault, titulaire de la Chaire de tourisme Transat-UQAM, au cours d'une conférence qui se tenait la semaine dernière à Montréal.

Repli sur soi

Le repli commercial que semble vouloir adopter le nouveau président risque d'influencer bon nombre de voyageurs, estiment les deux experts, interrogés à l'issue de la conférence sur les tendances touristiques de 2017. «Le danger, c'est que globalement l'Amérique du Nord perde de son lustre», souligne Paul Arseneault. Le Canada et le Mexique devront tenter de tirer leur épingle du jeu pour que les touristes qui bouderont les États-Unis mettent le cap plus au nord ou au sud. «Les gens n'arrêteront pas de voyager, ils vont aller ailleurs, rappelle Pierre Bellerose. Est-ce un avantage pour le Canada? On pense que oui.»

Canada cool

«Le Canada n'est pas un calque des États-Unis», affirme sans détour M. Arseneault. L'élection de Justin Trudeau, les projets de légalisation de la marijuana contribuent à faire du Canada un pays plus cool», ajoute le spécialiste. «C'est l'occasion de s'affirmer dans ce sens-là. Ça pourrait être rentable.» Rappelons également que dans son palmarès des destinations à visiter en 2017, le New York Times a accordé la première place au Canada.

Le retour des Mexicains

Pure coïncidence. Au-delà de ce qui se passe dans l'actualité américaine, 2017 marquera le grand retour des voyageurs mexicains. C'est que depuis le 1er décembre 2016, le gouvernement fédéral a levé l'obligation d'obtenir un visa pour les touristes mexicains qui viennent au Canada. Celui-ci avait été imposé en 2009 par les conservateurs de Stephen Harper, diminuant du coup le nombre de visiteurs en provenance du pays de Frida Kahlo sur le territoire. Dans la foulée de cette nouvelle décision, AeroMexico, principal transporteur aérien du pays, a augmenté le nombre de liaisons avec les principales villes canadiennes: Montréal, Toronto et Vancouver.

La marque canadienne

«Il va falloir qu'on se détache de la marque États-Unis», souligne Paul Arseneault. Comment? En mettant notamment l'accent sur ce que l'on a à offrir. Les grandes villes, les parcs nationaux, la gastronomie ne sont que quelques exemples d'attributs pouvant séduire les voyageurs. La carte de la sécurité peut également jouer en faveur du Canada. Un argument qui, au cours des prochaines années, risque de peser lourd dans la balance lorsque viendra le temps de choisir une destination.