La compagnie irlandaise à bas coûts Ryanair a annoncé mercredi l'ouverture d'une base à Francfort, plus grande plate-forme aéroportuaire d'Allemagne et l'une des principales d'Europe, à partir de mars 2017.

Ryanair compte stationner à partir de cette date deux appareils à Francfort, base opérationnelle de son concurrent allemand Lufthansa, ce qui représentera un investissement de 200 millions de dollars, selon un communiqué.

Ces avions desserviront Faro, dans le sud du Portugal, ainsi qu'Alicante, Malaga et Palma de Majorque dans le sud et l'est de l'Espagne, à raison d'un vol quotidien pour chaque destination.

«Ryanair transportera 400 000 clients par an via l'aéroport de Francfort-sur-le Main», a indiqué son directeur commercial David O'Brien, cité dans le communiqué.

Francfort deviendra la 9e base de la société irlandaise en Allemagne et la 85e en Europe. L'aéroport le plus proche de Francfort desservi par Ryanair est pour l'instant celui de Hahn, situé à plus de 100 kilomètres.

Fréquenté par de nombreuses compagnies offrant des services haut de gamme et des vols destinés à une clientèle d'affaires, l'aéroport de Francfort était jusqu'à présent évité par les compagnies à bas coûts en raison notamment des redevances élevées qui y sont pratiquées.

La filiale à petits prix de Lufthansa, Eurowings, n'est ainsi pas présente à Francfort, où seules les compagnies islandaise WOW et espagnole Vueling représentent ce segment.

Le low cost ne représente actuellement que 4% du transport aérien via Francfort, a indiqué un porte-parole Fraport, l'opérateur de l'aéroport, interrogé par l'AFP.

Mais Fraport entend gagner des contrats avec des compagnies aériennes en facilitant les nouvelles installations et l'ouverture de nouvelles destinations grâce à des incitations financières, dont il ne veut pas dévoiler les détails et qui doivent encore recevoir le feu vert des autorités compétentes.

D'après la fédération des compagnies aériennes allemandes BDF, Fraport souhaite appliquer à partir de 2017 des redevances inférieures de 40% aux redevances habituelles pour les compagnies qui s'installent, une ristourne dont seront exclues les compagnies déjà présentes.

«On ne peut pas accepter que le tapis rouge soit déroulé à des concurrents au travers de conditions préférentielles, et que ceux qui ont financé durant de nombreuses années le développement de l'infrastructure à Francfort avec des redevances élevées soient ceux qui paient l'addition», a dénoncé dans un communiqué Michael Engel, directeur du BDF.

Le patron de Lufthansa, plus gros client de Fraport, a déjà réclamé un rabais équivalent à celui que recevra Ryanair, selon l'agence de presse DPA.