Personne n'est contre la tarte aux pommes... ni les vacances en famille. Si les bienfaits d'une semaine ensemble paraissent évidents, cette pause familiale - d'une importance capitale pour refaire le plein d'énergie après la froidure de l'hiver - peut également avoir des effets pervers. Que l'on parte en voyage ou que l'on reste à la maison. Voici quelques conseils pour mieux planifier son congé.

Ne pas céder à la pression

Le petit voisin va passer sa semaine dans un chalet de ski et la meilleure amie de votre fille s'envole pour Cuba. Vous sentez alors que votre petite escapade au mont Mégantic ou votre séance de patinage sur les plaines d'Abraham ne fait pas le poids? Et alors?

« Il faut savoir s'assumer comme parent. Et apprendre à nos enfants qu'ils ne peuvent tout faire, dit Nancy Doyon, coach familiale. De plus, il y a moyen de s'amuser beaucoup sans dépenser une fortune: aller dormir dans une yourte ou faire du camping d'hiver, aller glisser, faire un tour de traîneau à chiens, improviser une cabane à sucre dans notre cour ou simplement faire des cabanes dans le salon avec des draps... En fin de compte, ce que les enfants retiennent, c'est le temps passé ensemble.»

Jean-François Quessy, auteur du site Un gars un père, va plus loin. Selon lui, l'idée même de devoir absolument prendre congé pendant cette période devient source de stress. «Il ne faut pas se complexer de ne pas être en mesure de prendre une semaine complète, note-t-il. Quand je regarde les gens autour de moi qui réussissent à prendre congé, je me dis: "Comment ils font?"»

Des activités en quantité limitée

Que l'on décide de s'envoler pour le Sud ou encore d'aller à Walt Disney, il faut tenter d'éviter de tout prévoir, ajoute Francine Ferland, ergothérapeute et professeure émérite à l'Université de Montréal. Un rythme effréné aura pour effet d'épuiser les enfants... et les parents, tient à souligner la Dre Rachel Marquis, psychologue. «Disney, est-ce vraiment reposant?», ose-t-elle même demander. Entre les files d'attente pour les manèges, les prises de photos avec les princesses et les restaurants bondés, des vacances au pays de Mickey peuvent parfois devenir plus éreintantes qu'une journée passée sur les bancs d'école. La Dre Marquis suggère donc de limiter le nombre d'activités et de donner un répit aux petits.

Planifier, mais pas trop

Ceux qui souhaitent partir en voyage doivent inévitablement planifier leur semaine en choisissant la destination, en achetant le billet d'avion et en réservant l'hébergement. «Ça suffit [comme type de planification], conseille l'ergothérapeute Nicole Ferland. Pour le reste, on peut avoir des idées, mais il faut éviter de tout organiser de façon serrée.»

Ne pas jouer au G.O. (gentil organisateur)

«On ne tolère pas que les enfants ne fassent rien, se désole Rachel Marquis. On ne les laisse pas vivre, pas respirer.» Les experts consultés assurent tous que c'est justement lorsque les enfants ne savent pas quoi faire de leurs 10 doigts qu'ils trouvent les idées de jeux les plus originales. «On n'a pas à être les G.O. de nos enfants», tient à rappeler Francine Ferland.

Pas de réveille-matin

«Relâche, ça doit vouloir dire "relâcher", lance d'emblée Francine Ferland. Pendant ce congé, on pense qu'on doit prendre la place de l'école en donnant une structure [aux enfants], dénonce-t-elle. La routine, l'horaire, il devrait y avoir une coupure avec tout ça.» Et ce changement commence par la non-utilisation du réveille-matin, symbole d'un emploi du temps chargé.