Coup d'oeil sur trois postes clés que les directeurs d'hôtel ont bien du mal à pourvoir.

Auditeur de nuit

«Trouver un auditeur de nuit, c'est comme trouver une aiguille dans une botte de foin!»

Benoit Sirard, du Domaine Château-Bromont, résume bien la difficulté qu'ont les hôtels à trouver des candidats pour veiller sur le fonctionnement de l'hôtel quand tous les autres dorment. L'horaire de nuit rebute en effet de nombreux candidats. «Ce poste exige plus de connaissances qu'on pourrait le croire, dit Isabelle Girard, du CQRHT. Outre la réception de l'hôtel, il y a des tâches administratives qui s'ajoutent. L'auditeur doit aussi assurer la sécurité; l'hôtel est sous sa responsabilité.»

Préposé à l'entretien

Aucun cours n'est donné au Québec pour former spécifiquement les préposés à l'entretien. Une lacune, selon Isabelle Girard. «On sous-estime énormément ce métier. L'éthique de travail des préposés à l'entretien est primordiale. Ils sont responsables de la propreté des chambres, un facteur essentiel de satisfaction, mais aussi de leur sécurité et de la confidentialité de ce qui s'y passe. Or, ils sont souvent laissés à eux-mêmes. Et ils apprennent sur le tas. Du coup, le résultat est très hétérogène d'un hôtel à l'autre, d'un préposé à l'autre. De plus, la tâche est physiquement exigeante et il faut bien la faire pour ne pas hypothéquer sa carrière. Un diplôme professionnaliserait le métier.»

Préposé à la réception



Avec les horaires irréguliers (de soir, de week-end...), les candidatures de préposés à la réception ne s'empilent pas sur les bureaux des directeurs d'hôtel. Mais les écoles peinent aussi à remplir leurs classes pour les formations professionnelles. Andrée Cloutier, directrice de l'École hôtelière des Laurentides, explique: «L'an dernier, nous avons dû repousser d'un mois le début du programme de réception en hôtellerie. Il y avait 12 élèves au début, cinq à la fin. Pour la cohorte qui doit commencer en novembre, il n'y a pour l'instant que trois inscriptions...»

«Il y a une perte d'intérêt pour les métiers de service, en hôtellerie notamment, estime Sylvie Carrière de l'ITHQ. Pourtant, on peut y faire des carrières magnifiques.»