La fédération patronale espagnole Exceltur a annoncé mercredi s'attendre à un nouvel été record, alors que les touristes fuient des destinations frappées par des attentats comme la Turquie.

Le secteur s'attend à «un été 2016 très favorable», en particulier «dans les zones de soleil et de plages, avec une présence plus importante de touristes étrangers», c'est-à-dire dans les îles Baléares et aux Canaries, en Andalousie, sur la côte méditerranéenne et au Pays basque, énumère Exceltur dans un communiqué.

Troisième destination touristique mondiale après la France et les États-Unis, l'Espagne bat depuis trois ans des records d'accueil de visiteurs étrangers. Le pays en a accueilli 68,1 millions en 2015 - Britanniques, Allemands et Français en tête - et s'attend à les voir arriver encore plus nombreux en 2016.

L'activité touristique devrait croître de 4,4% sur l'ensemble de l'année, contre 2,7% pour l'ensemble de l'économie espagnole, prévoit Exceltur. Le secteur représente environ 11% du produit intérieur brut.

Cette croissance s'explique par «la redistribution des flux touristiques depuis la Méditerranée orientale, en particulier depuis la destination la plus importante, la Turquie», explique Exceltur.

La désertion de la Turquie, mais aussi de la Tunisie et de l'Égypte par les touristes ont eu pour conséquence l'arrivée de 2,2 millions de personnes en plus en Espagne au deuxième trimestre, calcule la fédération patronale. Ce chiffre devrait monter à 3,7 millions sur l'ensemble de l'année.

Cette tendance va se poursuivre dans les mois à venir, assure Exceltur. «L'instabilité géopolitique en Turquie va donner une plus grande impulsion à la demande touristique étrangère en Espagne, tandis que les effets du Brexit et l'incertitude politique (en Espagne) seront très limités en 2016», selon le communiqué.

Le résultat du référendum en faveur d'une sortie de l'Union européenne en juin est en effet intervenu alors que les Britanniques avaient déjà fait leurs réservations pour l'été, indique Exceltur. Une dévaluation de la livre fait en effet craindre une diminution des touristes provenant du Royaume Uni liée à une baisse de leur pouvoir d'achat.