Ottawa et Washington ont mis sur pied un groupe de travail pour tenter de régler les questions liées aux voyageurs canadiens et américains qui éprouvent des difficultés avec les listes de sécurité aérienne.

Mais le ministre de la Sécurité publique et de la Protection civile, Ralph Goodale, a signalé que le Canada aura besoin d'une «toute nouvelle base de données et un nouveau système d'information» pour complètement résoudre le problème.

Des dizaines de Canadiens se sont plaints d'avoir dû subir de longs délais à l'aéroport du seul fait qu'ils avaient le même nom qu'un autre individu figurant sur la liste d'interdiction de vol canadienne ou américaine.

Le groupe de travail bilatéral permettra aux représentants du gouvernement de communiquer entre eux et de s'assurer que les informations les plus précises soient accessibles aux deux pays, a expliqué M. Goodale. Il contribuera également à «protéger les intérêts communs liés au transport et à la sécurité nationale des deux pays, tout en réduisant au minimum toute répercussion négative sur les voyageurs».

Cependant, le ministre a reconnu qu'il s'agissait seulement d'une première étape puisque contrairement au modèle américain, la liste d'interdiction de vol du Canada a été conçue pour s'intégrer aux ordinateurs des transporteurs aériens, ce qui rend plus difficile l'élimination complète d'une erreur dans le système.

«Nous cherchons des moyens pratiques, pour trouver des solutions à court terme pour les faux positifs qui surviennent, et ensuite nous ferons une refonte de tout le système pour le long terme, ce qui signifiera une toute nouvelle base de données et un nouveau système d'information», a-t-il expliqué.

«Vous devez changer tout le système d'information du côté canadien, et j'ai demandé la question à des experts en technologie et ils me disent que ce n'est ni rapide, ni facile, et que cela nécessitera un investissement important», a-t-il ajouté.

Idéalement, il y a quelques années, il aurait fallu concevoir le système canadien comme celui des Américains, selon le ministre.

Plus tôt cette année, le ministre Goodale avait dû rappeler aux transporteurs aériens qu'ils ne devaient pas vérifier l'identité des enfants sur la liste d'interdiction de vol. Or, certaines familles qui avaient éprouvé des difficultés avant cet avertissement disent être toujours incapables d'inscrire leur enfant par internet.

Le gouvernement envisage certains changements dans les règlements qui aideraient à identifier les personnes ayant des noms similaires à ceux qui apparaissent vraiment sur la liste.

Lors de la visite officielle du premier ministre Justin Trudeau à Washington, en mars dernier, le Canada et les États-Unis avaient convenu de mettre sur pied, dans les 60 jours, un groupe de travail sur les questions liées aux voyageurs canadiens et américains qui éprouvent des difficultés avec les listes de sécurité aérienne.

M. Goodale espère que les deux listes seront mises en commun bientôt. «Les représentants commencent tout juste leurs discussions, alors c'est difficile de dire si cela peut arriver, mais j'aimerais que ce soit fait rapidement», a-t-il expliqué.

Khadija Cajee, dont le fils de six ans, Adam, a été retenu plusieurs fois à l'aéroport, a dit que le gouvernement semblait «prendre cet enjeu très au sérieux». Mme Cajee, qui représente plusieurs familles qui sont subi le même sort, aimerait toutefois recevoir plus d'informations sur les démarches du gouvernement.

«Nous espérons qu'il y aura une solution à cela à court terme», a-t-elle souligné.