Le projet de mariage entre les voyagistes en ligne Expedia et Orbitz Worldwide est critiqué par des associations de défense des consommateurs ou représentant le secteur de l'hôtellerie, qui craignent l'émergence d'un duopole.

Expedia avait annoncé en février son intention d'acheter Orbitz pour environ 1,6 milliard de dollars, une opération toujours en cours d'examen par les autorités américaines.

«La fusion laisserait un duopole puissant, où Expedia et son concurrent Priceline contrôleraient 95% des réservations parmi les voyagistes en ligne», argumente John Simpson, un responsable de l'association de consommateurs Consumer Watdog, dans une lettre adressée lundi au département de la Justice pour lui demander de mettre son veto.

D'après lui, beaucoup de gens ne se rendent pas compte que sous leurs marques apparemment indépendantes, un grand nombre de sites de réservations en ligne appartiennent en réalité à quelques grands acteurs. Orbitz est par exemple propriétaire de HotelClub et CheapTickets, Expedia de Hotels.com, Trivago et Hotwire, Priceline de Booking.com et Kayak.

«Si cette fusion est autorisée, alors la concurrence vitale entre Expedia et Orbitz sera perdue», fait valoir John Simpson.

Le secteur de l'hôtellerie avait déjà mis en garde la semaine dernière contre les «importantes conséquences négatives», tant pour les consommateurs que pour les hôteliers, d'une nouvelle consolidation dans le secteur des voyages en ligne.

Cela «pourrait affecter de manière négative beaucoup de propriétaires de petits hôtels indépendants», avait notamment argumenté Katherine Lugar, la patronne de la American Hotel and Lodging Association, relevant qu'Expedia prélevait actuellement sur les sommes payées aux hôtels une commission supérieure de 11% à celle d'Orbitz.

Le secteur des voyages en ligne a connu une intense consolidation ces dernières années.

Un mois avant Orbitz, Expedia avait annoncé l'achat de Travelocity, et avalé l'allemand Wotif l'an dernier et Trivago en 2013. L'autre poids lourd du secteur, Priceline, avait pour sa part mis 1,8 milliard de dollars sur la table fin 2012 pour le comparateur de prix Kayak.

Les défenseurs du rapprochement entre Expedia et Orbitz font toutefois valoir que la concurrence vient aussi d'autres types de sites, comme ceux où les internautes publient leurs commentaires (Tripadvisor) ou ceux qui scannent le web à la recherche de bonnes affaires (Hipmunk).