Le Foreign Office a recommandé jeudi aux touristes britanniques de quitter la Tunisie et déconseillé tout voyage «non essentiel» dans le pays, arguant de dispositions locales insuffisantes face à la «forte menace terroriste».

Jugeant qu'une «nouvelle attaque terroriste est hautement probable», le ministère des Affaires étrangères indique ne pas croire que «les mesures mises en place (par le gouvernement tunisien) soient suffisantes pour protéger actuellement les touristes britanniques», dans un communiqué diffusé deux semaines après l'attaque à Port El Kantaoui, qui a coûté la vie à 38 personnes dont 30 Britanniques.

Par conséquent, le ministère déconseille tout voyage sur le mont Chaambi et à plusieurs endroits de la frontière avec l'Algérie, ainsi que le long de la frontière avec la Libye. Dans le reste du pays, le ministère déconseille tout voyage «non essentiel».

«Si vous êtes en Tunisie et que vous n'avez pas une raison essentielle de rester, vous devriez partir», indiquent les nouveaux conseils aux voyageurs apparus sur le site du ministère. Ils précisent que des vols seront mis en place par les opérateurs de tourisme pour organiser le départ de leurs clients.

La Tunisie a proclamé l'état d'urgence le 4 juillet, et ce pour 30 jours, en raison de la crainte de nouveaux attentats dans le pays.

«Les autorités tunisiennes ont renforcé leurs mesures de sécurité mais ont aussi reconnu des limites à leur capacité à faire face à l'actuelle menace terroriste», pointe le Foreign Office.

«Nous n'aurions pas été obligés de décréter l'état d'urgence si nous n'étions pas convaincus que notre pays faisait face à des plans terroristes nombreux dans le but de (le) déstabiliser», a ainsi admis mercredi le premier ministre tunisien Habib Essid.

Le 26 juin, un Tunisien de 23 ans, identifié par les autorités comme un étudiant en master nommé Seifeddine Rezgui, a ouvert le feu sur des touristes sur une plage et au bord des piscines d'un hôtel de Port El Kantaoui, près de Sousse.

Cette attaque a été revendiquée par le groupe État islamique (EI), comme celle qui a tué 21 touristes et un policier tunisien le 18 mars au musée du Bardo à Tunis.