La compagnie aérienne allemande Lufthansa, comme un nombre croissant de transporteurs, va réduire le nombre de ses vols vers la Russie, où la crise économique plombe le pouvoir d'achat des ménages et le trafic international, a-t-on appris vendredi auprès de la société.

«C'est une décision difficile, mais nous devons nous assurer de la rentabilité de nos liaisons partout dans le monde», a expliqué Axel Hilgers, responsable de la Russie dans la compagnie, dans un communiqué.

Lufthansa va suspendre ses vols vers les villes de Samara et Nijni Novgorod, toutes les deux sur la Volga, début septembre. À Moscou, elle va se concentrer sur l'aéroport de Domodedovo et renoncer à partir du 31 août à sa liaison entre Francfort et l'aéroport de Vnoukovo.

La crise économique actuelle en Russie, conséquence de la chute des cours du pétrole et des sanctions occidentales liées à la crise ukrainienne, affecte lourdement le pouvoir d'achat des ménages.

Sur les quatre premiers mois de l'année, le trafic aérien s'affiche en baisse de 9% par rapport à la même période un an plus tôt et les liaisons internationales sont particulièrement touchées avec un plongeon de 18%.

Ces derniers mois, Easyjet, Air India, Thai Airways ou encore Cathay Pacific, entre autres, ont annoncé réduire le nombre de vols vers la Russie. La compagnie aérienne Delta Air Lines a suspendu son service vers Moscou, dans le cadre d'un programme de réduction de ses capacités à l'international.

Parmi les compagnies russes, Aeroflot a réussi à maintenir une croissance de son trafic, mais ses concurrentes Transaero et Utair souffrent de la situation avec un trafic en chute et des difficultés à rembourser leurs dettes qui les ont poussées à demander l'aide de l'État.

Le président de l'Association des transporteurs aériens, Vladimir Tassoun, a récemment affirmé dans le quotidien Kommersant que les 35 premières compagnies aériennes russes ont accumulé des pertes de 2,2 milliards de roubles (35 millions d'euros) sur les quatre premiers mois de l'année. Il a expliqué que les transporteurs avaient fortement baissé les prix pour soutenir le trafic et leurs parts de marché, perdant de l'argent.