Maintenir un ministère du Tourisme fort ou l'abolir? Tous ne sont pas d'accord sur les moyens à prendre pour attirer davantage de visiteurs étrangers au Québec, mais l'industrie s'entend sur un constat: le gouvernement ne parvient pas à bien «vendre» la Belle Province.

C'est ce qui ressort d'une rencontre mardi à Boucherville entre des représentants de l'industrie touristique et la ministre du Tourisme, Dominique Vien. Cette réunion visait à discuter du modèle d'affaire et de gouvernance. Or, l'événement prévu depuis plusieurs mois se tenait au lendemain de la publication d'une lettre ouverte dans laquelle huit intervenants du milieu demandaient sans détour l'abolition du ministère du Tourisme afin de mettre en place une société d'État capable d'agir pour ramener les visiteurs au Québec.

La missive qui avait pour but de créer un électrochoc a été l'objet de nombreuses discussions lors de la rencontre de mardi. «C'est évident que les gens ont réagi, mentionne Louis Rome, signataire de la lettre qui était présent à l'événement. Tout le monde remet en question le modèle.» Trop de joueurs. Pas assez d'organisation. Voilà pourquoi l'industrie touristique québécoise fait bien piètre figure en comparaison avec le reste de l'Amérique du Nord, estiment les auteurs de l'envoi.

Ce qui ressort principalement des débats de mardi, selon M. Rome, c'est que plusieurs souhaitent garder un ministère du Toursime fort. Certains croient toutefois qu'il faudrait confier le volet marketing et promotion, l'un des importants postes budgétaires du Ministère, à une entité indépendante. L'industrie remet beaucoup en question les capacités de Tourisme Québec à vendre la province sur la scène internationale.

Pour sa part, Lucie Charland, directrice générale de l'Association québécoise de l'industrie touristique (AQIT) donne tout son appui à la ministre Vien. Selon elle, pour une plus grande efficacité, il faut revoir les rôles et les responsabilités de chacun. «Pour accomplir cette tâche, ça prend quelqu'un pour orchestrer tout ça, croit-elle. Il nous faut une voix forte à la table du Conseil des ministres.»

En janvier, Mme Vien à l'intention de rencontrer les gens de l'industrie et de proposer un nouveau modèle d'affaires. D'ici 2020, Québec souhaite augmenter les recettes touristiques de 7 milliards de $  et accueillir 7 millions de visiteurs supplémentaires.

La ministre du Tourisme ne nous a pas accordé d'entrevue.