Le premier syndicat de pilotes à Air France (SNPL AF Alpa) s'attend lundi à un mouvement de grève «massif» et appelle la compagnie à «changer de philosophie» sur le développement de sa filiale low-cost Transavia, a-t-il dit jeudi à l'AFP.

«Le mouvement sera massif, les pilotes ont déjà commencé à se déclarer massivement», affirme Jean-Louis Barber, président du syndicat (plus de 70% aux dernières élections professionnelles).

Le préavis de grève reconductible du SNPL court du 15 au 22 septembre, à partir de 5h00 du matin. Le Spaf, second syndicat de pilotes, appelle lui aussi à la grève (du 15 au 18), ainsi qu'Alter (non représentatif).

En vertu de la loi Diard, les grévistes doivent se déclarer au moins 48 heures avant le déclenchement d'une grève. C'est donc samedi matin que la direction du groupe Air France (Air France, Hop! et Transavia France) disposera des chiffres permettant d'évaluer la participation au mouvement et les vols maintenus.

«Il reste quelques jours. Pour l'instant nous n'avons eu que de fausses discussions» et «les propositions faites cette semaine par la direction dans la presse ne sont pas satisfaisantes», estime-t-il.

Dans une interview au quotidien Les Échos mercredi, le PDG d'Air France-KLM, Alexandre de Juniac, a rejeté la principale revendication des syndicats: un contrat unique pour les pilotes aux conditions actuelles d'Air France.

Il s'est néanmoins dit prêt «à discuter sur bien d'autres points», dont des «compensations» pour les pilotes «volontaires pour aller travailler chez Transavia».

Selon le SNPL AF Alpa, les projets de développement de Transavia en France et en Europe, précisés jeudi par le groupe Air France-KLM, traduisent «une volonté manifeste d'externalisation et de délocalisation de l'activité moyen-courrier».

«Ils sont dans le dogme. (...) Tant que la direction ne changera pas de philosophie, la grève sera maintenue par le SNPL», assène-t-il.