De nombreuses compagnies aériennes ont décidé mardi d'interrompre la desserte du principal aéroport international d'Israël, craignant pour la sécurité de leurs passagers après la chute d'une roquette à proximité.

Les compagnies aériennes font preuve d'une extrême prudence depuis l'écrasement du vol MH17 de la Malaysia Airlines jeudi dernier, vraisemblablement abattu par un missile sol-air au-dessus de l'Ukraine.

L'Agence fédérale de l'aviation (FAA) a ainsi interdit mardi aux avions des compagnies aériennes américaines de voler vers ou depuis Israël pour une durée de 24 heures.

Le secrétaire d'État américain John Kerry, en déplacement au Caire pour tenter d'arracher un cessez-le feu dans la bande de Gaza, a toutefois assuré par téléphone au premier ministre israélien Benjamin Netanyahu que cette interdiction était simplement motivée par des raisons de sécurité, et non pour faire pression sur Israël.

Il a ajouté que les États-Unis décideraient du maintien ou non de cette interdiction d'ici 24 heures, selon la porte-parole du département d'Etat Jennifer Psaki.

L'Agence européenne de la sécurité aérienne (AESA) a indiqué le même jour à l'AFP qu'elle allait recommander à l'ensemble des compagnies européennes, au plus tard mercredi, de ne plus desservir Israël.

Nombre de compagnies n'ont toutefois pas attendu les directives officielles pour agir, comme Delta Airlines, Air France, Lufthansa ou EasyJet.

«En raison de la situation potentiellement dangereuse due au conflit armé en Israël et à Gaza, tous les vols des compagnies américaines vers et depuis l'aéroport international Ben-Gourion (de Tel-Aviv) sont interdits jusqu'à nouvel ordre», avait annoncé la FAA peu après 16H00 GMT.

Avant même la diffusion de la note officielle de la FAA, Delta, US Airways et United Airlines avaient déjà annulé plusieurs vols vers et depuis l'aéroport Ben-Gourion.

Delta a même dérouté un de ses avions en vol, qui était presque arrivé vers Tel-Aviv: son Boeing 747 parti de l'aéroport JFK de New York avec 290 personnes à bord a ainsi fait demi-tour et a été redirigé vers l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

Une porte-parole du département d'État américain Marie Harf a précisé depuis Washington que les États-Unis avaient consulté le gouvernement israélien avant de prendre cette décision.

Cascade de compagnies européennes

Deux semaines après le début d'une offensive menée par Israël dans la bande de Gaza, qui a fait plus de 630 morts palestiniens, le chef de l'ONU et celui de la diplomatie américaine ont tenté mardi d'arracher un cessez-le-feu. Vingt-sept soldats et deux civils israéliens ont également trouvé la mort depuis le début de ces opérations.

Lundi le département d'État avait émis un avertissement demandant aux ressortissants américains de ne pas se rendre en Israël, dans la bande de Gaza ou en Cisjordanie.

Du côté des compagnies européennes, Air France a indiqué mardi avoir annulé ses vols vers et depuis Tel-Aviv «jusqu'à nouvel ordre». La Lufthansa a dit faire de même pour une durée de 72 heures, «pour la sécurité des passagers et des équipages». KLM Royal Dutch Airlines a également suspendu ses services, évoquant des «raisons de sécurité».

Dans la foulée, la compagnie grecque Aegean Airlines a annoncé sur Twitter qu'elle annulait son vol prévu mercredi à 04H00 GMT entre Athènes et Tel-Aviv, sans spécifier la raison et en annonçant «de prochaines informations concernant les autres vols».

Alitalia a également annulé ses vols vers Tel-Aviv mardi et repoussé ceux prévus mercredi matin à mercredi soir. Quant à Iberia, la compagnie espagnole a expliqué à l'AFP avoir annulé son vol de mardi soir pour Tel-Aviv, assurant qu'elle réévaluerait la situation mercredi matin. Iberia opère deux vols Madrid-Tel-Aviv par jour.

La compagnie britannique à bas coût EasyJet, qui avait dans un premier temps décidé de continuer à voler, a finalement changé d'avis mardi soir et suspendu ses vols vers Tel-Aviv pour 24 heures. British Airways a en revanche maintenu ses vols.

Air Canada a pour sa part annulé ses vols vers et depuis Tel-Aviv, disant surveiller de près la situation.

L'écrasement de l'avion de ligne malaisien a remis en lumière la vulnérabilité des avions commerciaux vis-à-vis de missiles sol-air, même quand ils volent à une altitude de 10 000 mètres.

Le ministre israélien des Transports a assuré mardi qu'il n'y avait «aucune raison» pour que les compagnies aériennes annulent leurs vols vers Israël.

Ces annulations en série risquent d'avoir un impact sur le tourisme en Israël, déjà mis à mal par les quinze jours de conflit avec le Hamas palestinien.

«Aucune raison» d'annuler les vols vers Israël

Le ministre israélien des Transports a affirmé mardi qu'il n'y avait «aucune raison» pour que les compagnies aériennes annulent leurs vols vers Israël, selon des déclarations rapportées par le porte-parole de l'autorité aéroportuaire civile israélienne.

Plusieurs compagnies aériennes américaines et européennes ont décidé d'annuler leurs vols prévus dans les prochains jours en raison d'inquiétudes concernant la sécurité, après la chute d'une roquette mardi à quelques kilomètres au nord de l'aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv.

«Le ministre des Transports Israël Katz a appelé ce soir les compagnies américaines pour leur expliquer que le décollage et l'atterrissage à l'aéroport Ben Gourion ne présentaient aucun problème de sécurité ni pour les appareils ni pour les passagers», a indiqué le porte-parole.

«Il n'y a aucune raison pour que les compagnies américaines annulent leurs vols et cèdent au terrorisme», a-t-il ajouté, citant toujours son ministre de tutelle.

Une maison a été endommagée mardi matin «par un impact de roquette dans la région de Kiryat Ono Yehoud, qui se trouve à quelques kilomètres au nord de l'aéroport», selon la police.

Le projectile avait été tiré depuis la bande de Gaza où l'armée israélienne est engagée dans un conflit sanglant avec le mouvement islamiste Hamas depuis le 8 juillet.