La première compagnie aérienne allemande Lufthansa a annoncé mardi avoir trouvé un accord salarial avec les représentants de ses quelque 18 000 agents de bord qui avaient fait grève début septembre pour obtenir une réévaluation de leurs rémunérations.

L'accord, qui prévoit en moyenne une hausse de près de 4,6% des salaires selon le syndicat du personnel de cabine Ufo, sera valable pendant deux ans à compter du 1er janvier. Lufthansa a aussi renoncé à des licenciements secs au sein de son personnel navigant commercial jusqu'au 31 décembre 2014.

Les négociations avaient commencé en avril et étaient longtemps restées dans l'impasse. Ufo avait organisé plusieurs mouvements de grève en Allemagne entre fin août et début septembre, ce qui avait considérablement perturbé le trafic intérieur et européen de Lufthansa.

Ufo réclamait initialement une hausse de salaires de 5% alors que Lufthansa ne consentait qu'à une augmentation plus restreinte de 3,6%.

Pour arrondir les angles, Lufthansa avait déjà abandonné en septembre son projet d'employer du personnel de cabine intérimaire. Le groupe s'est désormais engagé à y renoncer jusqu'en 2016.

À la mi-septembre, un médiateur, l'économiste allemand de renom Bernd Rürup, avait été nommé pour tenter de rapprocher les deux camps.

Lufthansa a aussi précisé dans son communiqué avoir obtenu de son personnel de cabine des «avancées importantes en termes de productivité et de flexibilité» du travail, en échange des hausses de salaires.

Des garanties ont été également données pour maintenir le niveau de salaires et de droits existants pour les hôtesses et stewards de Lufthansa qui rejoindraient volontairement la filiale Germanwings, appelée à former à partir de janvier 2013 une offre inspirée du modèle «low-cost» en intégrant progressivement la flotte régionale décentralisée de Lufthansa.

À la Bourse de Francfort ces annonces étaient bien accueillies. L'action Lufthansa grimpait de 0,60% à 12,5 euros vers 13H45 GMT, sur un indice Dax en recul lui de 0,91%.

«Ce sont des bonnes nouvelles pour les actionnaires de Lufthansa parce que le long conflit avec le personnel de cabine est résolu», mettant fin aux incertitudes, a estimé Robert Czerwensky, analyste chez DZ Bank.

La direction de Lufthansa avait du mal à faire des concessions car elle s'efforce d'imposer une cure d'austérité à son groupe, en mal de rentabilité sur les lignes intérieures et européennes notamment.

Le groupe veut réduire ses coûts de 1,5 milliard d'euros par an d'ici fin 2014 par rapport à 2011 et a lancé une série de mesures, parfois drastiques, pour y parvenir.

Il compte ainsi supprimer quelque 3.500 postes dans ses services administratifs dans les années à venir.