Les voyageurs qui ont actuellement un billet d'Air Canada ou ceux qui projettent de monter à bord d'un des avions du transporteur pour leurs vacances estivales pourront voler en toute sécurité et ne devraient pas être pénalisés par la récente fermeture d'Aveos, assure la compagnie aérienne.

L'entreprise montréalaise, qui était responsable de l'entretien des appareils du transporteur, n'est toutefois pas aussi confiante et craint pour la sécurité des usagers si l'entretien des avions est désormais réalisé à l'extérieur du pays, là où les normes canadiennes ne sont pas en vigueur.

Pour sa part, Air Canada est formelle. «La Société a trouvé des entreprises de maintenance qualifiées et approuvées par le gouvernement, au Canada et aux États-Unis, pour accomplir les travaux auparavant effectués par Aveos, peut-on lire dans un message destiné aux voyageurs, mis en ligne sur le site internet du transporteur. La transition vers les nouveaux fournisseurs de services est en cours et n'aura aucune incidence sur les clients. Par exemple, trois appareils dont la maintenance est prévue cette semaine seront confiés à des fournisseurs canadiens de services de maintenance avec lesquels d'autres transporteurs aériens canadiens et internationaux font déjà affaire. De plus, des dispositions sont prises en vue de terminer la maintenance des trois appareils qui se trouvent toujours aux installations d'Aveos.»

Air Canada ne s'avance pas

Le transporteur a-t-il éventuellement l'intention de se tourner vers d'autres pays comme la Chine ou le Salvador pour assurer ce service, là où les sociétés ne sont pas régies par les normes du ministère fédéral des Transports? Il a été impossible d'obtenir réponse à ces questions puisque la porte-parole d'Air Canada, Isabelle Arthur, a refusé de faire des commentaires à ce sujet. Elle a plutôt invité La Presse à consulter le site internet de l'entreprise.

Pour les voyageurs qui craignent que leur vol à destination de Paris ou de Vancouver, par exemple, soit annulé en raison de l'incertitude des derniers jours, Air Canada tente de se faire rassurante en affirmant qu'elle continuera d'exploiter tous ses vols, selon les horaires prévus.

Du côté des travailleurs d'Aveos, on doute que le présent conflit ait une incidence sur le nombre de vols offerts, puisque depuis la fermeture de la société, tous les appareils d'Air Canada ont décollé comme prévu. Ceux-ci craignent toutefois pour la sécurité des passagers si l'entretien des avions est fait à l'extérieur du Canada. «Avec Aveos, Air Canada n'a jamais connu de problème avec la maintenance», a souligné hier le président de l'Association internationale des machinistes et des travailleurs de l'aérospatiale (AIMTA), Jean Poirier, alors qu'il se trouvait à Québec avec plusieurs dizaines d'employés d'Aveos afin de rallier le gouvernement Charest à la cause. «Si nos avions sont envoyés ailleurs, dans des chambres d'entretien qui ne sont pas tenues de suivre les règles de Transports Canada, on ne sait pas ce qui peut arriver.»

L'industrie touristique préoccupée

Par ailleurs, le conflit opposant Air Canada et Aveos ainsi que les différentes menaces de grève et de lock-out qui planent sur le transporteur depuis quelques semaines préoccupent l'industrie touristique. «On espère qu'Air Canada prendra toutes les mesures nécessaires pour atténuer les conséquences que pourraient engendrer ce genre de problèmes sur les voyageurs», indique Pierre Bellerose, vice-président relations publiques à Tourisme Montréal.

«Air Canada représente un peu moins de 50% de nos activités à Montréal, rappelle quant à lui le président-directeur général d'Aéroports de Montréal, James Cherry. C'est une situation inquiétante pour nous.»