Les autorités américaines rejoignent les associations de consommateurs, qui dénoncent les nouveaux suppléments imposés par les compagnies aériennes à bas prix aux voyageurs. Les compagnies à bas coûts pourraient foncer tout droit vers une tempête, alors que la grogne s'accroît.

La décision de Spirit Airlines de taxer les bagages à main, jusqu'à 45 dollars le sac, a provoqué les foudres du Secrétaire d'État américains aux transports, Ray LaHood, qui a jugé la taxe «scandaleuse».

«Nous allons faire pression sur la compagnie, pour ça», a déclaré Ray LaHood dans un entretien accordé au site de voyages Elliott.org. «Je pense que c'est un peu scandaleux qu'une compagnie aérienne taxe quelqu'un qui porte un sac et le range dans le compartiment à bagage. Et j'ai dit à nos collaborateurs d'essayer de trouver un moyen d'atténuer ça.»

Charles Schumer, sénateur démocrate de New York, a également déclaré qu'il tenterait de faire passer une loi qui fasse barrage au supplément de Spirit. Dans un e-mail datant du 11 avril, Charles Schumer a qualifié la décision de la compagnie de «gifle envers les voyageurs».

Le mécontentement grandit, des deux côtés de l'Atlantique. Le 6 avril, l'association britannique de consommateurs Which? a accusé la compagnie Ryanair de se faire de l'argent sur le dos des voyageurs d'été en augmentant d'un tiers le prix de l'enregistrement des bagages pendant la période de pointe de juillet et août. L'association met en garde les consommateurs, en déclarant que voyager avec Ryanair «n'est pas toujours aussi bon marché qu'on le pense à première vue».

«Ryanair peut affirmer qu'il pousse les gens à voyager léger, mais nous pensons qu'il s'agit plutôt d'une pénalisation des familles qui peuvent seulement partir en vacances à cette période de l'année», a jugé Rochelle Turner, spécialiste des vacances chez Which?.

Récemment, dans une interview donnée à Stockholm, le PDG de Ryanair, Michael O'Leary, avait qualifié une association suédoise de défense des consommateurs de «bande d'idiots». Celle-ci avait ordonné à Ryanair de dédommager une famille coincée à 40 km du lieu de départ prévu pour son vol, l'avion que la famille devait prendre ayant été dérouté vers un autre aéroport.

Michael O'Leary, grand amateur de formules à l'emporte-pièce, a ensuite alimenté l'indignation en déclarant que Ryanair n'avait pas renoncé à faire payer les toilettes à bord de ses avions. FlyersRights.org, une organisation de consommateurs spécialisée dans l'aérien, a appelé le Congrès américain à interdire immédiatement les taxes sur les bagages à main de Spirit, et les toilettes payantes.

«Les compagnies aériennes commerciales ont atteint un nouveau sommet en tentant de faire payer aux passagers le droit de ranger leurs bagages dans les compartiments au-dessus de leurs têtes», a déclaré la présidente fondatrice de Flyers Rights, Kate Hanni. «On dirait qu'elles vont continuer à essayer d'extorquer des passagers jusqu'au dernier dollar, sans tenir compte des difficultés économiques, des désagréments ou des humiliations.»

Les suppléments représentent une part importante des revenus des compagnies low-cost, et permettent de réduire le prix de base du billet. Il semble toutefois que l'opinion publique se dresse contre de telles taxes. Moins de 10% des personnes interrogées pour un sondage récent mené par TripAdvisor ont déclaré être d'accord pour payer pour un bagage à main.

Sites:

https://www.elliott.org/

https://www.which.co.uk/

https://www.flyersrights.org/