Les amateurs de croisières à l'affût d'aubaines auront été servis, cette année. Même les compagnies de grand luxe comme Silversea ou Regent Seven Seas soldent leurs suites. «Regent Seven Seas propose actuellement des petites suites à un tarif moyen de 350$ par jour. Le même produit se vendait entre 700$ et 800$ par jour voici sept ou huit ans», note Éric Saint-Pierre, chef de produit chez le grossiste ÉvasionCroisières Encore. Sur ces navires haut de gamme, tout est compris: les boissons, les vins (de qualité), les pourboires et, même, les excursions aux ports d'escale.

Comme c'est le cas pour les forfaits dans les destinations soleil, les croisières se réservent de plus en plus tard et les compagnies se sont lancées dans une surenchère d'aubaines alléchantes pour stimuler la demande. Cet hiver, les déboires de deux compagnies européennes - MSC Cruises et Costa - ont précipité le mouvement. Leurs croisières dans les Caraïbes se vendaient mal aux États-Unis. Les Américains se sentent dépaysés à bord de ces paquebots où le service, les attractions et les spectacles sont d'abord conçus pour une clientèle européenne. Les deux compagnies ont été obligées de casser les prix, ce qui a eu un effet d'entraînement sur leurs concurrents. Carnival a tenté de renverser la tendance en introduisant des promotions pour encourager les réservations hâtives, en vertu desquelles les passagers qui réservent au moins cinq mois avant le départ ont une «garantie du meilleur prix». Si la compagnie réduit les prix de leur catégorie de cabine avant le départ, ils recevront un remboursement pour la différence. Une seule condition: le dépôt (de 250$ US pour une croisière d'une semaine) n'est pas remboursable. Or, jusqu'alors, les compagnies de croisières remboursaient ce dépôt intégralement jusqu'à trois mois avant le départ en cas d'annulation. Une politique qui se traduisait par un haut taux d'annulation (jusqu'à 40%). Comme la stratégie de Carnival semble fonctionner, les autres compagnies lui emboîteront sans doute le pas.

Quelle que soit la compagnie, les consommateurs peuvent toujours s'attendre à trouver des prix défiant l'imagination pour les départs d'automne et de printemps.

N'empêche, les habitués se méfient des aubaines trop alléchantes. Pour eux, c'est la situation de la cabine qui importe. Les réductions de prix importantes portent souvent sur des «garantie de cabine intérieure». L'acheteur sait donc qu'il occupera une cabine dans les entrailles du navire ou, s'il réserve une «garantie de cabine avec balcon», qu'il disposera d'une petite terrasse sur laquelle il pourra prendre l'air du large. «Mais la vue de plusieurs cabines extérieures ou de cabines avec balcons est obstruée par les canots de sauvetage, observe Éric Saint-Pierre. Et, naturellement, ce sont les acheteurs qui ont payé le moins cher qui se retrouvent dans les cabines les moins bien placées.»