Une des principales marques canadiennes de voyagiste pourrait bien disparaître au Québec: Vacances Signature. En septembre dernier, la multinationale germano-britannique TUI, propriétaire de ce grossiste canadien, en a cédé la direction au groupe ontarien Sunwing.

Signature, qui a déjà été un des producteurs de forfaits vacances les plus importants de la scène québécoise, fait aujourd'hui figure d'acteur marginal. Cet hiver, il avait réduit sa capacité à 25 000 voyageurs, ce qui le plaçait très loin derrière les principaux acteurs, Transat (320 000 voyageurs pour ses deux marques, Vacances Transat et Nolitours), Sunwing (près de 200 000) et Tours Mont-Royal (environ 160 000).

 

Signature demeure un acteur important dans le reste du Canada, où il aura traité près de 300 000 clients cet hiver. Mais il perd du terrain chaque année. Ainsi, en 1995, il faisait voyager 800 000 personnes. Depuis, il a accumulé des pertes de 60 millions, ce qui a poussé le holding TUI à en confier la direction au groupe Sunwing, auquel il s'est associé.

L'entreprise a fusionné avec Vacances Sunwing en février. Les dirigeants de ce dernier voyagiste sont déterminés à conserver la marque. «Dans la mesure où Signature est une marque qui signifie encore quelque chose aux yeux des consommateurs, nous serions fous de la saborder, note Colin Hunter, chef de la direction du groupe Sunwing. Nous veillerons à offrir des produits bien différenciés sous les marques Sunwing et Signature. Mais si nous sommes déterminés à conserver la marque au Canada anglais, où elle est encore bien implantée, il n'est pas dit que nous la conserverons sur le marché francophone où, avec seulement 25 000 clients, elle fait désormais figure de voyagiste mineur.»

Entreprise familiale dont le siège social est situé en Ontario, le groupe Sunwing a profité du déclin de Vacances Signature et de quelques autres grossistes pour s'imposer comme un des deux principaux producteurs de forfaits vacances au Canada (derrière Transat).

En six ans, le groupe a vu ses revenus passer de 30 millions à 600 millions. L'an dernier, il a fait voyager plus de 600 000 Canadiens, dont près de 200 000 Québécois. Il a réussi à se tailler une place importante, au Québec, en y allant de quelques coups d'éclat, dont celui de proposer des vols au départ des centres régionaux comme Saguenay, Val-d'Or et Sept-Îles.

Colin Hunter pense qu'on pourrait assister bientôt à une autre fusion-acquisition au Canada, où le groupe européen Thomas Cook, propriétaire de Vacances Sunquest et de plusieurs autres marques, perd de l'argent depuis plusieurs années. «Ils ne pourront pas continuer longtemps au même rythme, prédit-il.Si j'étais un des dirigeants européens de Thomas Cook, j'aborderais Transat pour réaliser une fusion et un partenariat du même type que celui que nous venons de finaliser avec TUI.»