Morceaux de fuselage calcinés, boîtes noires défoncées, photos d'orphelins traumatisés s'accrochant en larmes à des cercueils: des transports aériens japonais ont décidé de transporter dans des musées les pires crashs de leur histoire.

Le «Centre de promotion de la sécurité» de Japan Airlines (JAL) et le «Centre d'éducation à la sécurité» d'All Nippon Airways (ANA), situés dans les environs de l'aéroport de Tokyo-Haneda, sont destinés en priorité à sensibiliser le personnel. Mais ils sont aussi ouverts au public sur rendez-vous.

Dans son «musée», ANA retrace les 55 accidents ou incidents et les 10 détournements de ses 57 ans d'existence. La section consacrée aux erreurs humaines, responsables de 55% des catastrophes aériennes, décrit certains accidents particulièrement bêtes chez d'autres transporteurs: un copilote qui s'aperçoit que le commandant se trompe de piste de décollage mais qui, par timidité, n'ose le lui signaler (83 morts); un équipage qui ne remarque pas que l'appareil perd de l'altitude parce que tout le monde est trop occupé à revisser une ampoule (103 morts).

JAL, pour sa part, a choisi de décrire un seul de ses huit crashes mortels: celui du vol 123 Tokyo-Osaka d'août 1985 (520 morts, 4 survivants).

Le Boeing 747 bondé s'était écrasé sur une montagne après 32 minutes de vol fou. Certains passagers griffonnèrent leurs derniers mots à la hâte sur le premier bout de papier à leur portée; certains sont exposés au musée.

Source: AFP