Un groupe de touristes étrangers comprenant des Américains, Italiens, Français, Britanniques et Japonais, était retenu lundi contre son gré dans un hôtel du Tibet par crainte que certains de ses membres soient porteurs du virus de la grippe porcine, a annoncé l'un des voyageurs.

Le groupe de 24 touristes a été amené dans un hôtel de Zhangmu - localité proche de la frontière népalaise - après que l'un des touristes ait eu de la fièvre à son arrivée au Tibet, a déclaré par téléphone à l'AFP une touriste française, Anna Husarska.«La manière dont les choses sont gérées est totalement inefficace», a-t-elle accusé.

«D'abord il a fallu attendre une demi-journée pour que l'ambulance vienne nous chercher, ensuite ils nous ont mis dans cet hôtel et nous avons dû attendre une journée et demie l'arrivée d'un médecin».

«Et la seule chose que le médecin a faite a été une prise de sang à l'Italienne qui avait de la température, et maintenant il a repris la route pour Lhassa», capitale du Tibet.

Le groupe, venu pour une visite de huit jours au Tibet, est bien traité, a-t-elle ajouté, et n'a montré aucun symptôme de la grippe A(H1N1).

«Nous ne représentons aucun danger, nous n'avons pas de fièvre», a-t-elle dit mais «les personnes qui nous gardent sont en tenue blanche avec des masques sur la bouche».

«On fait un grand "show" sur la manière dont on se préoccupe des frontières, mais à nos frais», a-t-elle conclu au sujet des autorités chinoises qui ont déjà été accusées d'avoir fait preuve de zèle dans les mesures de prévention de la grippe porcine.

Le Mexique s'est plaint de l'attitude de Pékin, qui avait placé en quarantaine ses ressortissants, évoquant des actes de discrimination. Le Canada a également protesté.

La Chine a fait état de trois cas de A(H1N1), qui a tué plus de 70 personnes dont le monde, mais son premier patient est désormais guéri, a annoncé la presse lundi.

Dans un nouveau bilan publié dimanche, l'OMS dénombrait 8.480 personnes contaminées dans 39 pays.

Mme Husarska a ajouté ignorer la période pendant laquelle son groupe allait être confiné de force à l'hôtel.

Les autorités locales et régionales étaient injoignables lundi en mi-journée.