La compagnie aérienne Ryanair pourrait lancer d'ici deux à trois ans des vols vers les États-Unis via une compagnie séparée, a indiqué lundi le directeur général Michael O'Leary, soulignant qu'un tel lancement ne serait possible qu'a condition d'acquérir les avions à bas prix.

Présentant les résultats du groupe pour le premier semestre lors d'une conférence de presse, M. O'Leary a partiellement confirmé des rumeurs de presse du week-end autour d'une telle création.Il a indiqué cependant qu'un tel lancement, qui se ferait éventuellement via une compagnie séparée dont Ryanair serait actionnaire, nécessiterait l'acquisition de 50 à 60 avions long-courriers à bas prix, «ce qui est un très gros si», a-t-il dit.

Dans le cas où le lancement pourrait se faire, il ne serait effectif qu'environ douze à dix-huit mois après l'acquisition des appareils, soit d'ici deux ou trois ans au plus tôt, selon lui.

M. O'Leary a estimé que quatre ou cinq appareils pourraient voler depuis huit à dix des bases existantes de Ryanair à travers l'Europe, comme Londres, Dublin, Rome et Francfort, vers à peu près le même nombre de grandes villes américaines, à des prix pouvant s'échelonner de 10 euros (15 $) le trajet à environ 1500 euros (2300 $) pour la classe affaire.

Le directeur général a reconnu que le trafic ne pourrait se faire que vers des «aéroports secondaires» américains. À New York par exemple, il a observé que l'aéroport new-yorkais «JKF n'a pas besoin» de Ryanair, mais il n'a pas exclu une base à Newark.

«Mais rien ne se passera tant que les prix (des avions) ne se seront pas effondrés», a-t-il insisté, «et ce n'est pas encore le cas».

Ryanair a espéré être à l'équilibre cette année malgré une récession dont M. O'Leary a jugé «qu'on en avait besoin».

«Nous avons besoin d'une récession», a-t-il affirmé, ajoutant: «nous avons eu dix ans de croissance. Une récession nous débarrasse des compagnies déficitaires minables et nous permet d'acheter des avions moins chers».