La plupart des voyageurs aériens ont dû remplir, à un moment ou l'autre, une réclamation pour leurs bagages. En moyenne, un passager sur 64 ne retrouve pas sa valise à l'arrivée. Et selon les statistiques de la Société internationale de télécommunications aéronautiques (SITA), plus de 30 millions de bagages ont été «perdus» dans les transports aériens pendant l'année 2010.

Heureusement, la grande majorité des valises qui ont été égarées, la plupart du temps lors d'une correspondance, sont livrées à leurs propriétaires en moins de 48 heures. Pour ce faire, les compagnies aériennes ont recours à des entreprises privées de livraison de bagages.

Après sa retraite, le joueur de hockey Bob Sirois a été propriétaire d'une telle entreprise pendant 15 ans (de 1995 à 2010). «Presque chaque jour en rentrant du travail, je me disais qu'il y aurait de quoi écrire un livre», raconte-t-il. Et il vient de le faire en collaboration avec le journaliste Pierre Thibeault.

Bagages en cavale contient une trentaine d'histoires de six ou sept pages chacune. De la valise de la maîtresse livrée à la maison de la femme jusqu'à la robe de mariée qu'on a du mal à retracer, des bagages dégoulinants et puants jusqu'au voyageur qui veut profiter de l'incident pour frauder, ces histoires sont légères, parfois touchantes, toujours rocambolesques.

Faits vécus

Toutes ces mésaventures sont authentiques. Seuls le nom des propriétaires et les lieux géographiques ont été changés pour préserver l'anonymat des voyageurs. «Ce sont des anecdotes dont j'ai été témoin ou qui m'ont été racontées par des collègues», explique Bob Sirois, qui a joué pour les Flyers de Philadelphie et les Capitals de Washington au tournant des années 80.

Mais comment éviter de se retrouver sans bagages à la descente de l'avion? M. Sirois rappelle qu'il faut souvent deux heures pour transférer les bagages d'un avion à l'autre lors d'une correspondance. Cela dépend évidemment des aéroports et de l'achalandage du moment. Si le délai est trop court, la valise arrivera à bord du vol suivant. D'où l'importance de l'étiquette. Bien identifiés, les bagages sont ensuite livrés rapidement.

Si la valise a été brisée ou que l'étiquette s'est détachée pendant le transport, son contenu sera examiné afin de trouver des indices permettant d'identifier le propriétaire. «Les voyageurs devraient glisser dans chacune de leurs valises une feuille contenant leur adresse à l'étranger et leur adresse à domicile», recommande M. Sirois. En plus d'accélérer la livraison, cela évitera que la valise soit vendue à l'encan ou que son contenu soit exposé dans un entrepôt de bagages non réclamés en Alabama.

Autre recommandation de M. Sirois: ne jamais placer de nourriture périssable ou de bouteilles cassables dans les bagages qui vont en soute. «Quand la valise n'arrive que trois ou quatre jours plus tard, les poissons frais sont en décomposition avec une senteur à faire fuir tous les livreurs. Quant aux bouteilles d'huile d'olive ou de vin rouge cassées pendant le transport, leur liquide n'abîme pas seulement le contenu de la valise, mais aussi les autres bagages placés à proximité.»

Depuis la sortie du livre à la mi-mai, M. Sirois reçoit quotidiennement des courriels de voyageurs qui lui racontent les mésaventures de leur valise. Cela donnera peut-être un deuxième tome d'anecdotes.

Bagages en cavale est un livre amusant, qui se lit en un rien de temps. Un vrai livre d'été, à savourer en attendant ses bagages...

Bagages en cavale, de Bob Sirois et Pierre Thibeault, éd. de l'Homme, 184 p., 19,95$.