Plus jeune que Québec, Montréal possède tout de même des lieux qui datent de l'époque de la Nouvelle-France. Dans la métropole, quelques musées font découvrir la vie des colons français par le truchement de bâtiments, de personnages et d'objets d'autrefois.

Le plus vieil endroit est la Maison Saint-Gabriel. Le bâtiment de pierre, construit en 1668, est devenu lieu historique national du Canada. Aujourd'hui situé dans un quartier résidentiel, il est difficile d'imaginer qu'il était autrefois une maison de ferme.Les champs cultivés et les animaux élevés ici nourrissaient les soeurs de la Congrégation Notre-Dame, alors sous la direction de Marguerite Bourgeoys. Ils assuraient aussi la pitance des filles du Roy, qui y vivaient avant de prendre mari.

Les guides sont d'ailleurs costumées en filles du Roy. Elles font découvrir aux visiteurs ce qu'était un intérieur de l'époque. «Nous sommes au coeur du XVIIe siècle. Peu de choses ont changé au fil du temps, l'architecture est demeurée la même. C'est rare de trouver un endroit qui a le même propriétaire depuis 350 ans», souligne soeur Madeleine Juneau, directrice du musée.

Au-delà des lieux physiques, on fait revivre des activités quotidiennes de la Nouvelle-France. «Dans quelques semaines, on va faire de la tire sainte Catherine. Dans le temps de Noël, on confectionnera des Jésus de cire. C'est pour le plaisir, mais aussi pour raconter toute l'histoire qu'il y a derrière ces traditions», souligne soeur Juneau.

C'est également Marguerite Bourgeoys qui est derrière la chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours, où se trouve un musée qui porte son nom. «Elle souhaitait un lieu de pèlerinage en dehors des fortifications de Ville-Marie, où il serait moins dangereux de se rendre que la croix du mont Royal», note Nathalie Boudreau, responsable des communications.

C'est ainsi qu'a été construite une première chapelle au milieu du XVIIe siècle, incendiée 100 ans plus tard. C'est sous la chapelle actuelle que se trouve le site archéologique, à découvrir avec un guide.

La crypte raconte l'histoire de la chapelle ainsi que la croissance du faubourg environnant. D'autres salles sont consacrées à Marguerite Bourgeoys et racontent son travail d'enseignante et ses traversées de l'Atlantique, notamment. «Nous avons la mallette dont elle s'est servie pour ses sept voyages en mer ainsi que sa statuette de bois de Notre-Dame de Bonsecours, retrouvée dans les cendres de l'incendie de la première chapelle», rappelle Mme Boudreau.

Un autre site archéologique à visiter, qui date de la Nouvelle-France, se trouve du côté de Pointe-à-Callière. Parmi les vestiges à voir, on compte le premier cimetière catholique de Montréal, où sont enterrés des Amérindiens et des colons, ainsi que des traces de la première place du marché et de la palissade de bois qui entourait la ville à la fin du XVIIe siècle.

Aussi dans le Vieux-Montréal, le Château Ramezay a été construit dès 1705 par le gouverneur de Montréal, Claude de Ramezay. Le bâtiment a connu plusieurs vies (il a été entrepôt de fourrure, école littéraire et palais de justice) et plusieurs agrandissements, qui n'ont pourtant pas altéré son allure générale.

On y retrouve d'ailleurs un four à pain qui date de cette époque, toujours utilisé pour l'activité de création de pain brioche. Que ce soit par exemple lors d'anniversaires d'enfants ou pendant le temps des Fêtes, les familles sont invitées à confectionner leur pain à l'ancienne. Ce qui oblige à baratter la crème pour en faire du beurre ! «La plupart de nos activités sont axées sur la Nouvelle-France, par exemple l'atelier d'écriture avec une plume d'oie. Ça nous permet de parler du bâtiment par le fait même», dit Marie-Hélène Vendette, coordonnatrice éducation et communications au Musée.

La collection du Musée, diversifiée, comporte plusieurs artefacts qui datent de l'époque de la colonie française, principalement en ce qui a trait à la vie quotidienne et à la traite des fourrures.

www.maisonsaint-gabriel.qc.ca

www.marguerite-bourgeoys.com

www.pacmusee.qc.ca

www.chateauramezay.qc.ca