Bornes électroniques, services de réservation en ligne, dépôts de bagages libre-service, douaniers numériques. À l'aéroport Montréal-Trudeau, les initiatives se multiplient pour faciliter la vie des voyageurs. Mais encore faut-il savoir comment utiliser toute cette nouvelle technologie pour en tirer un véritable profit. Petit guide de survie.

Avant de partir de la maison

Réserver sa place sur SecurXpress

Éviter la (parfois très longue) file d'attente pour passer la sécurité? C'est possible grâce au service SecurXpress, qui permet de réserver gratuitement un passage prioritaire au point de fouille A, celui qui dessert les vols intérieurs et internationaux (le service n'est pas offert pour les vols vers les États-Unis). Le fonctionnement est simplissime, mais exige qu'on possède un téléphone intelligent. Le passager doit s'inscrire en ligne sur le site de l'aéroport Montréal-Trudeau dans les 24 heures qui précèdent son vol. Il reçoit par messagerie SMS une heure précise de rendez-vous au point de fouille.

Au point de contrôle, un corridor séparé est destiné aux usagers de SecurXpress. La confirmation du rendez-vous, affichée sur le téléphone intelligent, doit être présentée à l'heure dite pour accéder à ce couloir prioritaire.

À savoir: on ne choisit pas le moment de son passage à la sécurité. Le rendez-vous est attribué par le système informatique, en fonction de l'heure de départ du vol, mais aussi du nombre de personnes déjà inscrites au service. Un exemple? Pour un vol intérieur, la première personne qui s'inscrit à SecurXpress obtiendra un rendez-vous au point de contrôle 30 minutes avant le décollage. Les personnes suivantes auront des rendez-vous 35 minutes avant le vol, puis 40 minutes, et ainsi de suite. Pour un vol international, le premier inscrit se présente environ 1h15 min avant le décollage. Si on ne souhaite pas passer trop de temps dans la zone des départs, il est donc préférable de s'inscrire dès que possible. Et si on rate le rendez-vous? Il faut alors faire la file comme tout le monde.

Autres solutions

- Enregistrement en ligne

Lorsqu'offert par la compagnie aérienne, l'enregistrement en ligne peut se faire dans les 24 heures qui précèdent le vol. Ce service permet notamment de faire la sélection des sièges, de payer si nécessaire les frais pour les bagages enregistrés en soute et d'imprimer la carte d'embarquement (ou de recevoir une carte électronique sur un téléphone intelligent).

- Réservation du stationnement

La chose est possible, à partir du site internet de l'aéroport, pour le stationnement étagé, l'EconoParc P5 et l'HotelParc. Pas de gain de temps ici, puisqu'il n'existe aucune entrée prioritaire aux stationnements et qu'aucune place n'est assignée. Mais les rabais sur le coût du stationnement peuvent être intéressants, parfois de l'ordre de 40%.

- Alertes SMS

Toujours sur le site internet de l'aéroport Montréal-Trudeau, il est possible de s'enregistrer pour recevoir gratuitement sur son téléphone intelligent des alertes pour des changements d'horaire de plus de 10 minutes. Ce service, offert dans les 24 heures qui précèdent le départ ou l'arrivée d'un vol, peut aussi s'avérer très pratique si on accueille quelqu'un à l'aéroport. Les usagers de SecurXpress sont inscrits automatiquement.



À l'aéroport, avant la sécurité

Dépôt libre-service de bagages

Depuis novembre dernier, les passagers qui voyagent vers les États-Unis peuvent utiliser le dépôt libre-service de bagages. Les étiquettes d'identification sont imprimées aux bornes électroniques (ou obtenues au comptoir auprès d'un préposé).

Peu importe la compagnie aérienne, le passager pose sa valise dans l'une des huit bornes de dépôt libre-service et passe sa carte d'embarquement au laser. Le code-barre de l'étiquette est scanné et le bagage est pesé puis photographié avant d'être transporté par convoyeur au centre de tri. Des préposés sont sur place pour aider les voyageurs qui le désirent.

Les douaniers américains ont ensuite accès aux photos de chacun des bagages. Ils pourront confirmer que le bagage photographié correspond à la carte d'embarquement du voyageur et, au besoin, faire acheminer - toujours par convoyeur - le sac ou la valise vers le centre de fouille de la douane. Cette dernière manoeuvre ne prend pas plus de deux minutes. Le bagage n'est transporté vers l'avion qu'une fois les formalités douanières complétées.

Autres solutions

- Bornes libre-service

Plusieurs compagnies aériennes offrent le service d'enregistrement par bornes électroniques, et ce, tant pour les vols intérieurs qu'internationaux. Air Transat n'est pas du nombre, mais le sera bientôt. Selon Debbie Cabana, conseillère en communication pour Air Transat, le transporteur doit changer sous peu son système de réservation et d'enregistrement. «Celui que nous utilisons présentement n'est pas optimal pour les bornes électroniques, mais d'ici un an, ce système sera changé pour offrir aux voyageurs la possibilité d'utiliser les bornes qui sont déjà existantes à l'aéroport Montréal-Trudeau.» Le système sera aussi offert dans les principaux aéroports canadiens et européens desservis par Air Transat.

- Consulter les panneaux numériques

Depuis peu, l'aire des départs de l'aérogare est équipée de panneaux numériques qui indiquent le temps d'attente aux différents points de contrôle ainsi qu'à la douane américaine. Pratique pour gérer son temps en zone publique.



Sécurité et douane

Douane électronique

Le passage à la douane américaine est beaucoup plus fluide depuis l'installation, en août dernier, de bornes électroniques destinées aux voyageurs munis d'un passeport canadien ou américain. Tous les voyageurs admissibles n'y passent pas forcément. C'est le préposé de l'aéroport qui prend la décision de diriger qui vers ces bornes automatiques, qui vers les guichets où travaillent des douaniers en chair et en os.

L'ajout de ces 12 bornes a augmenté l'efficacité du processus douanier de 40%, selon Gregory Starr, directeur des douanes américaines à Montréal-Trudeau.

L'utilisation des bornes automatiques est relativement simple et un préposé est sur place pour aider les voyageurs qui ont besoin d'aide. Le passeport est scanné, le voyageur est photographié, puis doit répondre à des questions sur un écran tactile. Un reçu codé est ensuite imprimé, et doit être présenté à un douanier posté près des bornes électroniques.

Autres solutions

- Nexus

La carte Nexus est sans conteste le sésame suprême pour ceux qui voyagent fréquemment. Les participants au programme bénéficient d'une foule d'avantages: passage accéléré aux douanes canadiennes et américaines, corridor prioritaire aux points de fouille de plusieurs aéroports (dont Montréal-Trudeau), bornes libre-service aux comptoirs des douaniers.

Mais n'adhère pas qui veut. En effet, seuls les voyageurs considérés comme à faible risque par les services des douanes des deux pays sont acceptés au programme Nexus. Ceux qui ont commis une infraction aux règles des services frontaliers canadiens ou américains - par exemple, avoir omis de déclarer cette troisième bouteille de vin - seront refusés.

Le processus d'adhésion est long et fastidieux. Le questionnaire à remplir (en ligne ou sur papier) est costaud. L'analyse de l'admissibilité du participant s'étend sur six à huit semaines. Et il faut se déplacer dans l'un des centres d'inscription Nexus (soit à l'aéroport ou à une douane terrestre) pour une entrevue complète, pendant laquelle les empreintes digitales seront enregistrées et l'iris, photographié numériquement.

À savoir: les coûts pour une demande d'adhésion sont de 50$ (non remboursables, même si la demande est refusée). La carte est valide cinq ans. Et comme tous les voyageurs, les détenteurs de carte Nexus peuvent être soumis à une inspection douanière en tout temps.

Consultez le site de l'Agence des services frontaliers du Canada



Au retour

Bornes libre-service

Terminée l'époque où, au sortir de l'avion, on se retrouvait devant une file monstrueuse à la douane canadienne. Depuis juin 2012, les citoyens et les résidents permanents du Canada peuvent utiliser l'une des 18 bornes libre-service pour compléter les formalités douanières.

Il suffit pour cela de passer son passeport au scanneur et d'insérer le formulaire de déclaration, dûment rempli et signé. La borne imprime alors un reçu codé qu'il faut présenter à un agent des douanes, posté à l'extrémité des bornes électroniques. Ce dernier pourra décider d'envoyer le passager au guichet d'un douanier.

Selon Stéphanie Lepage, le temps d'attente à la douane canadienne est d'environ 20 minutes depuis l'ajout des bornes. Observation personnelle: c'est souvent bien moins que cela...