«Nos sondages indiquent que les Québécois rêvent de la Corse, mais ils sont peu nombreux à y aller», constate Caroline Putnoki, directrice de la Maison de la France au Canada. Ils sont aussi beaucoup moins nombreux qu'il y a 10 ans à visiter les châteaux de la Loire.

Et si un engouement relativement récent pour les vins du Languedoc-Roussillon les a amenés à fréquenter assidûment cette région, ils négligent la Bourgogne, qui était pourtant une étape obligée pour les Québécois qui découvraient l'Hexagone pendant les années 80.

Pourquoi se pressent-ils nombreux dans le Languedoc et dans le Bordelais alors qu'ils ne prennent plus (ou si peu!) le temps de s'arrêter en Bourgogne où ils faisaient naguère étape à Dijon, à Beaune, avec ses hospices, et à Vézelay, où la basilique Sainte-Madeleine est considérée comme la plus belle illustration de l'art et de l'architecture romane en Europe?

La route des crus classés de Bourgogne, qui passe par Vosne-Romanée, Pommard ou Chambolle-Musigny, est pourtant la plus prestigieuse de toutes les routes des vins du monde. Est-ce parce que, contrairement aux vins du Languedoc, les bons Bourgogne sont trop chers? Est-ce parce que nos compatriotes qui quittent Paris en voiture sont trop pressés d'arriver en Provence ou sur la Côte d'Azur?

Caroline Putnoki croit que plusieurs facteurs jouent, et notamment, la mise en place par Air Transat de liaisons directes vers les grandes villes de province du Sud de la France: Nice, Marseille, Bordeaux, Toulouse...

Autre région un temps bien appréciée par les Québécois, Poitou-Charentes n'a plus la cote. Samuel de Champlain vient de Brouage et, à sa suite, de nombreux habitants de la région sont venus faire souche en Nouvelle-France.

«Pendant les années 90, nous avons orchestré une campagne intitulée «Passeport Sourire», qui visait à inciter les Québécois à visiter la France de l'Ouest en jouant la carte des origines de leurs ancêtres», rappelle Caroline Putnoki.

L'Auvergne, qui est pourtant une des très belles régions de France, n'a jamais eu la faveur des Québécois. Pas plus que la Lorraine, qui est la partie de l'Hexagone la moins fréquentée par nos compatriotes, même si elle compte de belles villes comme Nancy (dont la place Stanislas est célèbre) ou Metz, dont le centre-ville a complètement été retapé et où on inaugurera l'an prochain le Centre Pompidou-Metz, qui deviendra le principal musée d'art contemporain français, après celui de Beaubourg à Paris.

Même s'il est encore sur la liste des 10 régions les moins fréquentées par les Québécois, le Nord-Pas-de-Calais, qui dispose d'un patrimoine culturel important (la cathédrale d'Amiens, Arras, Douai, Lille) a repris du poil de la bête. «C'est le résultat d'actions entreprises ici par les responsables du marketing touristique de la région, sans oublier les retombées du film Les Chtis, qui a fait passer le message que c'était la région de France où les gens étaient les plus accueillants», dit Caroline Putnoki.

Il reste la Corse. Elle stagne dans ce purgatoire qui se situe entre les régions les plus populaires et les moins populaires. Pourtant, cette île que d'aucuns considèrent comme la plus belle région de France sur le plan des paysages est devenue bien plus accessible depuis que le grossiste Tours Mont-Royal et, depuis cette année, Vacances Transat, l'ont inscrite à leurs programmations.

 

Les régions les moins fréquentées

1. La Lorraine

2. La Franche-Comté

3. Le Limousin

4. La Picardie

5. la Champagne-Ardenne

6. Poitou-Charentes

7. L'Auvergne

8. La Bourgogne

9. Le Nord-Pas-de-Calais

10. Les pays de Loire