L'Alaska regorge de paysages uniques. Des bisons qui sommeillent le long de la route, des ours noirs qui se promènent parfois en plein village sans effrayer personne outre mesure. Une aventure inoubliable s'ouvre à vous. Mais si vous choisissez d'explorer l'Alaska par la route, prévoyez comment vous allez en sortir!

L'État de Sarah Palin est immense. C'est le plus grand État américain en superficie, soit plus de 1 477 260 km2, soit juste un peu plus petit que le Québec (1 540 680 km2). Malgré tout, l'État ne compte qu'un peu plus de 670 000 habitants.

 

L'infrastructure routière est assez limitée, mais les routes sont en bon état, sauf celle qui se rend au nord, au cercle arctique et à Prudhoe Bay et qui n'est pas recommandée pour les automobiles. Une très grande partie de l'État n'est pas accessible, sauf par avion, hélicoptère ou bateau. D'où l'engouement pour les croisières.

Quand ma copine, vivant à Miami, m'a suggéré de visiter l'Alaska par la route, je n'ai pas hésité une seconde. C'était un rêve que je caressais depuis longtemps. Quand elle a laissé entendre que ce serait un voyage un peu, beaucoup improvisé, je me suis dit, pourquoi pas? Après des années de voyages où tout était planifié des semaines, sinon des mois à l'avance, l'idée d'un voyage sans réservations ni préparation me souriait. Même si les gens de mon entourage me trouvaient un peu téméraire.

Nous avons fixé notre point de départ à Calgary, à environ 3200 kilomètres de Fairbanks, la deuxième ville en importance de l'Alaska. Pour s'y rendre, il faut prendre l'autoroute de l'Alaska, connue sous le nom de l'Alcan (Alaska-Canada Highway), qui débute à Dawson Creek, en Colombie-Britannique. Cette route passe par la Colombie-Britannique et le Yukon avant de se rendre en Alaska.

Cette autoroute à deux voies remonte aux années 40. Elle longe des forêts de conifères (taïga), de magnifiques cours d'eau et des chaînes de montagnes aux pics enneigés. Elle est en assez bonne condition, malgré d'importants travaux de réfection. Elle est fréquentée surtout par de gros camions, des VUS, des véhicules récréatifs.

Peu d'automobiles. Peu d'habitations. Plusieurs animaux sauvages, dont des bisons et des mouflons. À tous les 80 kilomètres, environ, des postes d'essence et parfois des dépanneurs jalonnent le trajet. Il y a quand même quelques villes, dont Whitehorse, où nous avons trouvé de l'hébergement sans difficulté.

Cette longue route nous donnait amplement le temps de consulter notre carte et de décider ce que nous allions faire une fois arrivées à Fairbanks. Nous avons réalisé du même coup que notre décision d'improviser posait problème.

Comment allions-nous sortir de cet État, sans refaire le même chemin?

Deux choix s'offraient à nous: revenir carrément sur nos pas, ce que nous voulions éviter, ou prendre un traversier d'Anchorage jusqu'à la capitale Juneau.

Premier problème: il y a bien un traversier qui relie ces deux villes, mais une fois par mois! D'autres traversiers desservent régulièrement le passage intérieur, qui longe la frontière canadienne au nord de Prince Rupert, en Colombie-Britannique. Toutefois, ils partent de Haines (situé à 1200 kilomètres d'Anchorage par la route). De là, par traversier nous pouvons nous rendre à Juneau et ensuite au Canada ou aux États-Unis.

Deuxième problème: les places sur le traversier qui relie Juneau à l'État de Washington étaient toutes réservées, jusqu'en octobre. Trop tard pour nous.

Nous avons finalement réussi à réserver des places sur différents traversiers jusqu'à Prince Rupert, d'où nous nous sommes rendues à Seattle, dans l'État de Washington, après 18 heures de route, en passant par la Colombie-Britannique. Notre porte de sortie étant trouvée, nous avons pu poursuivre notre voyage.

Morale de cette merveilleuse aventure: si vous voulez visiter l'Alaska en auto, prévoyez votre sortie de l'État... avant de partir.

Et, ne partez pas sans pneu de rechange. En Alaska, on recommande d'en avoir deux!

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Renseignements sur les traversiers: www.dot.state.ak.us/amhs/