De l'avis même des Ticos, le surnom des habitants du pays, le Costa Rica a connu ces dernières années un développement touristique débridé. Cela a transformé radicalement certaines régions... mais pas toujours au goût des amateurs d'écotourisme.

La région centrale du littoral Pacifique, surtout autour du célèbre parc Manuel Antonio, est aujourd'hui bondée d'hôtels et de commerces. Avis à ceux qui sont venus dans le coin il y a 20 ou 25 ans...

Or, les amants de la nature trouvent encore leur version de la «pura vida» dans la région du Sud-Ouest, qui s'étend de Dominical à la frontière du Panama.

Randonnées en montagne, expéditions dans les mangroves et marches en forêt humide... et l'achalandage touristique reste encore peu élevé.

Le Sud est séparé du reste du littoral Pacifique par une sorte de barrière, soit cette longue et cahoteuse route de gravier qui s'étend sur 55 kilomètres entre Quepos et Dominical. Cela décourage sans doute beaucoup de monde au nord.

Pourtant, la région sud abrite les plus beaux trésors naturels du pays. Du moins, c'est là qu'on trouve le plus grand nombre de réserves naturelles. Ce n'est pas un hasard si de nombreux «ecolodges» sont implantés dans le coin.

Le Sud est bien desservi par l'Interamericana, la route principale d'Amérique centrale, mais deux grands territoires sont restés quasi sauvages: la péninsule d'Osa et la cordillère de Talamanca.

La réserve La Amistad, au centre du pays, rassemble 10 parcs nationaux, réserves et aires protégées. Il comprend notamment le parc national Chirripo, qui attire les amateurs de haute montage (dont le mont Chirripo, qui culmine à 3820 mètres).

Or, ceux qui n'ont pas envie de jouer aux alpinistes de haut niveau peuvent se tourner vers le jardin botanique Wilson, dans la station biologique Las Cruces. Ce petit joyau naturel est situé à une vingtaine de kilomètres de la frontière panaméenne, Las Cruces est l'un des premiers centres mondiaux de recherches tropicales. Sur un territoire de 235 hectares, on peut marcher sur 10 kilomètres de sentiers bien balisés parmi une impressionnante variété d'oiseaux et de plantes exotiques.

Encerclant la baie Golfo Dulce, la péninsule d'Osa abrite pour sa part l'une des dernières forêts tropicales primaires de la côte Pacifique sous la protection du parc Corcovado.

Considéré comme l'un des trésors costaricains, Corcovado est cependant difficile d'accès : on s'y rend en 4X4 en empruntant un long chemin de terre à partir du petit village de Rinçon. Généralement, les visiteurs choisissent de prendre un bateau depuis Dominical ou le village de Sierpe. Ces excursions d'une journée coûtent de 90 à 110 $US, mais on est assuré de voir des animaux sauvages qui, contrairement à ceux de Manuel Antonio, semblent surpris de nous voir.

Une alternative moins coûteuse et moins contraignante, toujours dans les environs d'Osa, est Piedra Blancas.

Tout juste à côté de Corcovado, cette réserve naturelle est facilement accessible par l'Esquinas Rainforest Lodge, une coopérative qui propose l'hébergement et les repas en mode écologique.

En arrivant, on est accueilli par un personnel chaleureux, provenant des villages voisins, et par de «gentilles» chauves-souris qui ont élu domicile au-dessus du bar de cette auberge hors du commun. En vous rendant à la piscine extérieure, n'oubliez pas de saluer le couple de caïmans qui se baignent dans les étangs du jardin.

Les randonnées faciles, sur les sentiers de ce complexe hôtelier, valent le détour uniquement pour voir la flore luxuriante de la forêt humide unique du Costa Rica. Il n'est pas nécessaire de dormir à Esquinas pour visiter.

Dans le Sud, le littoral possède aussi de superbes plages, étonnamment peu fréquentées. On vous suggère celles des réserves naturelles d'Hacienda Baru, de Marina Ballena et de Bahia Drake (située à l'entrée du parc Corcovado).

Les parcs de Marina Ballena et de la petite île Isla del Cano sont des arrêts obligatoires pour les amateurs de plongée sous-marine. Alors que Dominical reste un lieu de rencontre très populaire auprès des surfeurs du monde entier.