L'Allemagne compte une trentaine de sites classés au patrimoine mondial par l'Unesco. Une carte touristique et un site internet proposent sept circuits pour partir à leur découverte. Cette thématique de voyage peut s'avérer l'occasion de sortir des grands centres et ainsi découvrir le côté pittoresque du pays.

Dans le monde, on compte plus de 600 sites désignés patrimoine mondial. En Allemagne, il y en plus de 30. Ils ont en commun leur caractère exceptionnel, soit parce qu'ils représentent bien le génie humain ou qu'ils témoignent d'une époque notamment.

Les sept circuits, proposés par l'association qui fait la promotion de ces sites en Allemagne, couvrent les différentes parties du pays et regroupent l'ensemble de ceux-ci.

L'un de ces sites désignés par l'Unesco est le monastère de Lorsch. La petite ville a déjà été le centre d'un empire monastique qui s'étendait aux quatre coins de l'Allemagne, à l'époque du roi Charlemagne. Elle était reconnue pour son importante bibliothèque.

Si le monastère n'existe plus, la porte du cloître, construite devant l'église au 9e siècle, demeure l'un des rares exemples d'architecture carolingienne. À l'intérieur du bâtiment, les fresques originales ont été restaurées. «Il a fallu enlever 90 couches de peinture. Dessous se trouvaient ces imitations de colonnes romaines et de marbre», note Hermann Schefers, administrateur d'État des palais et parcs de Hesse.

Du côté de Spire, cette fois près d'Heidelberg, c'est une église, l'une des premières d'Allemagne à avoir un plafond fait de voûtes, que les touristes verront. Représentante de l'architecture romane, l'imposante cathédrale de Spire, en forme de croix, compte deux dômes et quatre tours. Les rois d'Allemagne y ont été inhumés pendant des siècles. «C'est l'une des plus grosses églises romanes dans le monde. Il a fallu 60 ans pour la construire, à compter de 1030», rappelle le guide Frank Doerr.

Ça vaut la peine de faire un détour dans la ville de Spire, où une grande allée mène à la cathédrale de pierre couleur sable. Partout, les maisons avec leurs colombages se dressent le long de rues étroites.

Du côté de Wurtzbourg, c'est un palais baroque du début du XVIIIe siècle qui attire l'attention. Inspiré par celui de Versailles, cette résidence des princes-évêques compte plus de 300 pièces et est décorée d'une fresque de 600 pieds carrés, peinte au plafond au-dessus du grand escalier. Ces représentations des différents continents tels qu'imaginés par ces artistes au XVIIIe siècle font aujourd'hui sourire. «Chacun des quatre continents est représenté par une femme. L'Australie n'y figure pas, car à l'époque, ce n'était pas considéré comme un continent», note Åsa Petersson-Hug, de l'office de tourisme de Wurtzbourg.

Cette oeuvre impressionnante n'a pas été touchée par les bombardements de 1945, qui ont détruit plus des trois-quarts de la ville. D'autres pièces du palais peuvent être visitées, dans lesquelles se trouvent les meubles originaux. «Quand le conflit a éclaté, ils ont été mis à l'abri», dit Mme Petersson-Hug.

Beaucoup plus récente, l'usine sidérurgique de Völklingen a été le tout premier site de patrimoine industriel moderne désigné par l'Unesco. En activité pendant plus d'un siècle jusqu'en 1986, l'usine de six hectares, près de la frontière française, était spécialisée dans la transformation de l'acier. «Comme aucune machine n'a été jetée de l'ouverture de l'usine jusqu'à la fin, on peut vraiment suivre l'évolution du travail de l'acier à travers le temps», note le guide.

L'intérêt de chaque site désigné par l'Unesco varie selon celui du visiteur. Mais au-delà de l'attrait lui-même, c'est avant tout l'occasion de découvrir une ville, parfois méconnue, et la chance de percevoir les différentes couleurs que prend la culture allemande selon ses régions.

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Pour en savoir plus

www.unesco-welterbe.de (en anglais) www.unesco.org

Les frais de ce voyage ont été payés par l'Office national de tourisme allemand et par la compagnie aérienne Lufthansa.