Stowe est un village typique de la Nouvelle-Angleterre, avec son clocher d'église qui gratte le ciel et ses granges aux couleurs vives. En plus, on y trouve l'une des stations de ski les plus réputées des États-Unis, Stowe Mountain Resort, qui trace ses pistes sur le mont Mansfield, la plus haute montagne du Vermont. Malgré la pression de l'industrie touristique, ce village de 5000 habitants a su conserver son âme. Un endroit à découvrir à deux heures et demie de route de Montréal.

Jour 1

16 h : Grand luxe au Topnotch

On débarque au Topnotch Resort&Spa, juste à temps pour l'Afternoon Tea. Comme le veut la tradition anglaise, de délicieux biscuits et du thé sont servis dans le hall chaleureux, dont les parois vitrées offrent des vues spectaculaires sur le mont Mansfield. On se fait tranquillement chauffer les pieds devant l'immense foyer en fer forgé, en lisant un livre sous le regard attentif d'un panache d'orignal. Ça commence bien le week-end.

Centre de villégiature haut de gamme, le Topnotch a récemment rénové son spa et depuis, les honneurs s'accumulent. Les lecteurs du magazine Condé Nast Traveller l'ont entre autres classé 10e meilleur spa en Amérique du Nord. Fallait donc absolument y aller. Verdict: c'est un modèle à suivre. C'est beau, vaste et ultra-design.

Le vestiaire des hommes est d'une classe à part. En y entrant, on trouve un immense salon, doté de fauteuils confortables, où la gent masculine peut suivre, sur écran géant, les cotes boursières et les résultats sportifs, tout en attendant, en robe de chambre, le traitement. Voilà une façon originale de convaincre les hommes récalcitrants de visiter les spas. La clientèle a le choix entre 120 traitements dispensés dans l'une des 30 salles de massage.

20 h : Baignade au clair de lune

Souper chez Norma's, resto super-chic de l'hôtel. Tout l'aménagement a été fait pour que les visiteurs profitent des vues spectaculaires sur le mont Mansfield et sur le jardin enneigé de l'hôtel, éclairé par des flambeaux. Je tente ma chance avec les beignets de saumon fumé en entrée, puis un «deconstructed fish and chip» comme plat principal. C'est délicieux, mais avec des portions à l'américaine. Sur le point d'exploser, on fout le camp avant le dessert pour une saucette dans le spa extérieur. La chance nous sourit: il n'y a personne d'assez courageux pour affronter le froid polaire et, en prime, le clair de lune éclaire subtilement les montagnes à l'horizon. Magique.

Jour 2

9 h : À l'auberge du bonheur

Après le déjeuner, c'est le départ pour notre journée de ski au fond au Trapp Family Lodge, une auberge non loin de là qui possède, sur son domaine de 2400 acres, 65 km de pistes de ski de fond entretenues mécaniquement. La particularité de ce centre de ski, qui fête cette année son 40e anniversaire, c'est qu'on y fabrique de la neige artificielle, comme dans les stations de ski alpin!

Spatules aux pieds, on part en direction de notre premier objectif: The Cabin. Pour sustenter et réchauffer les skieurs, la famille von Trapp a construit, à flanc de montagne, un refuge en bois rond où l'on sert de la soupe et du cidre chaud. Par le chemin le plus court, il faut 5 km pour s'y rendre, mais on choisit le chemin le plus long, en passant par la nouvelle piste, la «40 Year Trail», profitant de conditions de glisse parfaite. Les Green Mountains à l'horizon offrent un panorama éblouissant.

13 h : Soupe énergisante

Dans le refuge chauffé, on déguste une excellente soupe minestrone, préparée par Mike, un cuisinier qui vit à temps plein dans cette cabane sans électricité. À notre grand étonnement, notre montagnard s'exprime très bien français et semble ravi de le parler! Après le lunch, on skie jusqu'à ce que le soleil se couche derrière les montagnes.

16 h : Les fameux Trapp

À notre retour, une petite fête est organisée autour d'un feu de joie. On se délecte de chili tout en discutant avec Johannes von Trapp, président de l'auberge et descendant de la célèbre Maria von Trapp, dont l'histoire a inspiré le film La mélodie du bonheur, un classique du cinéma avec Julie Andrews. M. von Trapp n'hésite pas à entamer la conversation avec les clients. Cependant, évitez de lui poser des questions sur le film. Yé pus capable d'en entendre parler, me prévient gentiment son fils!

18 h : Sommes-nous en Autriche?

Après un saut dans le spa extérieur, puis une baignade dans la piscine intérieure, on termine la soirée dans la magnifique auberge Trapp. À la salle à manger, le personnel est vêtu de costumes traditionnels autrichiens et la carte propose plusieurs classiques de ce pays, comme les schnitzels, plat traditionnel fait de veau pané. Une parcelle de l'Autriche au Vermont. Tout à fait charmant. Au bar, un pianiste joue des airs classiques. Chérie, viens-tu valser?

Jour 3

9 h : La renaissance de Stowe

Au réveil, une surprise nous attend. Une tempête imprévue a déposé un pied de poudreuse sur le sol. Direction: Stowe Mountain Resort, la célèbre station de ski située à une dizaine de minutes de l'auberge Trapp. Je découvre un centre de ski en pleine renaissance. Exit les vieux télésièges bringuebalants! Depuis 2005, les propriétaires ont investi 400 millions US pour installer de nouvelles remontées, aménager une gondole reliant les deux versants (on se déplaçait autrefois en autobus) et construire un pavillon d'accueil ainsi qu'un hôtel au pied des pentes.

Stowe possède deux montagnes skiables pour un total de 116 pistes. Je consacre donc ma matinée à me réchauffer sur Spruce Peak, royaume des familles et des écoles de ski, où se trouvent surtout des pistes faciles et intermédiaires. Grâce aux cinq remontées mécaniques, il n'y a pas d'attente aux télésièges. Le principal avantage de ce versant, c'est son orientation plein sud. Ensoleillement maximal.

13 h : Les défis du mont Mansfield

Après le lunch, je vais rejoindre les skieurs expérimentés sur le mont Mansfield, le nec plus ultra du ski à Stowe, avec son dénivelé de 658 mètres (à peu près l'équivalent de Tremblant). Stowe doit une partie de sa renommée à ses légendaires Front Four - Starr, National, Goat ou Liftline -, quatre pistes extrêmes connues comme étant les plus difficiles de l'est des États-Unis. Obstacles non identifiés, arbres, roches, bosses, absence de patrouille, un écriteau au sommet avertit les skieurs des dangers qu'elles représentent.

Avant de m'y attaquer, je préfère explorer cet immense domaine skiable, desservi par une gondole huit passagers, un télésiège quadruple, un triple et un double. Outre les Front Four, les beaux défis ne manquent pas sur le mont Mansfield. Les pentes ne sont pas trop larges et les temps morts, inexistants.

15 h : To go or not to go?

La journée achève. Le soleil se cache derrière le mont Mansfield, la visibilité diminue. Ultime chance de m'attaquer à l'une des Front Four. J'arrive devant la Starr, mais j'ai le vertige. Est-ce une piste de ski alpin ou un précipice? Sans témoin pour démontrer mes prouesses techniques (ma blonde est restée au von Trapp), je décide donc de reporter à la prochaine fois cette descente. Sage décision, me félicite ma copine à mon retour, heureuse de me voir encore en vie.

Photo: Simon Diotte

Une petite pause pour admirer le majestueux mont Mansfield, la plus haute montagne du Vermont.