Ça bouge cet été au Zoo sauvage avec l'ajout de plusieurs nouveautés, notamment un spectacle nocturne son et lumière signé Moment Factory. Visite.

Un zoo sous la lune

Un garçon doté de pouvoirs lui permettant de communiquer avec les animaux et de les rassembler sous la Lune. Voici le personnage central d'Anima Lumina, le très beau parcours nocturne présenté depuis la mi-juillet sur les sentiers et les passerelles du Zoo sauvage.

Créé par l'entreprise montréalaise Moment Factory, ce spectacle permet aux visiteurs de découvrir le zoo autrement, par les oreilles, notamment. En effet, l'environnement sonore de ce spectacle sans texte est particulièrement riche. À mesure que l'on progresse sur les sentiers, guidé par de petites lampes suspendues, les bruits de la forêt, les cris des animaux et la musique se superposent pour former une ambiance envoûtante.

«La composition sonore s'est faite avec l'aide des guides animaliers du zoo, explique Gabriel Pontbriand, directeur de création chez Moment Factory. Le compositeur a récolté beaucoup d'échantillons sonores sur place. Le personnel du zoo nous a aussi dit que la musique apaisante permettrait de détendre les animaux.»

Animaux qui, il faut le dire, ont déjà intégré pour la plupart leurs quartiers de nuit quand les premiers spectateurs arrivent.

Pour les projections vidéo, Moment Factory a opté pour trois tableaux magistraux très poétiques, séparés par de grands segments plus tranquilles où la musique prend souvent toute la place. Le tableau final, projeté sur un écran de sapin, est particulièrement saisissant. On y voit caribous, ours ou poissons défiler dans un véritable ballet animal. La lune occupe aussi une place importante dans l'expérience: un gigantesque globe lumineux plane sur les visiteurs pendant de longs segments du parcours.

Seul bémol dans cette soirée autrement magique: les passerelles où marchent les spectateurs sont parfois étroites et ces derniers se pilent rapidement sur les pieds devant les projections principales. Du coup, l'ambiance zen dans laquelle baigne Anima Lumina est balayée par une congestion bruyante pas poétique du tout.

Anima Lumina est présenté tous les soirs jusqu'au 4 septembre; trois départs sont alors offerts. Deux départs sont ensuite proposés les vendredis et samedis jusqu'au 8 octobre, ainsi que le dimanche 9 octobre. La durée du parcours est de 45 minutes environ, mais chacun peut y aller à son rythme. Tarifs: 19,13 $ par adulte; 13,26 $ pour les 6 à 14 ans.

Pouponnière animale

Un bâtiment tout neuf est venu s'ajouter cet été près du secteur de la Mongolie. Ici, le public peut découvrir une partie du travail réalisé dans les coulisses du zoo.

Au rez-de-chaussée, des bébés animaux sont soignés par Josée Perron et ses collègues techniciens en santé animale. «Certains des bébés qui se retrouvent à la pouponnière sont nés ici, dans les Sentiers de la nature, mais doivent faire l'objet d'un suivi serré pour des raisons de santé», explique Josée Perron. C'est le cas du petit bison, de la jeune wapiti et des deux faons craquants qui étaient sur place lors de notre visite.

D'autres pensionnaires viennent par contre de l'extérieur du zoo. Ils ont été trouvés sans leur mère par des membres du public qui les ont apportés ici. C'est le cas du jeune castor, âgé de 2 mois à peine, qui accepte parfois - mais pas toujours - de se faire caresser par les visiteurs.

Fait à noter, la pouponnière n'est pas une mini-ferme où les enfants peuvent caresser les animaux à satiété. «Ce sont des animaux sauvages; les ratons laveurs, par exemple, n'ont pas été vaccinés contre la rage. Tout est fait dans le respect de l'animal», dit Mme Perron.

Deux fois par jour, à 11 h 30 et 16 h, des biberons sont donnés aux pensionnaires, en général par les jeunes inscrits au camp de jour du zoo.

Vétérinaire à l'oeuvre

À l'étage de la pouponnière, les visiteurs peuvent voir la vétérinaire à l'oeuvre dans une mini-clinique vitrée.

Les interventions médicales mineures et les examens annuels de plusieurs animaux sont ainsi commentés en direct par la vétérinaire Stéphanie Grenier-Laroche, équipée d'un micro. Des images captées par une caméra placée au-dessus de la table d'examen sont aussi projetées sur trois écrans.

Les plus gros pensionnaires - pensons aux ours blancs ou aux tigres de l'Amour - ne peuvent être examinés dans cet espace restreint, mais plusieurs autres espèces le sont. Par exemple? Des coyotes, des lynx, des renards. Ou la femelle harfang des neiges âgée de 4 ans, qui a subi son examen annuel lors de notre passage.

Devant une quarantaine de visiteurs, la médecin vétérinaire a scruté les yeux de l'oiseau, examiné l'intérieur de son bec, palpé ses ailes et pris sa température corporelle: 40,8 °C. Une température normale. Malgré quelques ratés avec le microphone sans fil, l'examen a permis de transmettre plusieurs informations aux visiteurs, notamment sur le plumage des mâles et des femelles harfangs.

Contrairement aux activités de la pouponnière, qui se tiennent à heure fixe, les examens médicaux ne sont soumis à aucun horaire. Les informations - heure de l'intervention et animal concerné - sont annoncées par les haut-parleurs sur le site.

«Les interventions ne se font pas tous les jours», explique Danny Gagnon, directeur des collections vivantes et du développement. «En général, on en pratique trois par semaine, mais ça peut être plus ou moins. La durée de chaque examen varie entre 30 et 60 minutes, mais il arrive qu'on fasse des minichirurgies qui durent jusqu'à une heure et demie.»

Photo Yannick Fleury, La Presse

Deux fois par jour, à 11h30 et 16h, des biberons sont donnés aux pensionnaires sous l'oeil attentif des - jeunes - visiteurs curieux.