Quand un touriste réserve une excursion de traîneaux à chiens à Plein air de l'Anse, il sait sans doute déjà qu'il verra de beaux paysages. L'Anse-Saint-Jean est en effet reconnu comme l'un des plus beaux villages du Québec. Ce qu'il ne sait pas, c'est que l'accueil y est chaleureux, les chiens affectueux et que la journée ne se limite pas à une simple balade en luge.

Tous les matins, Vanessa Quintard, propriétaire de l'entreprise, promène ses 29 chiens: des huskies sibériens, des malamutes d'Alaska et des eskimos du Groenland. En réservant une excursion, on s'informe sur l'heure de la promenade matinale des toutous. La marche en forêt avec la meute vaut à elle seule le coût de la randonnée en traîneau.

Gilles, guide de Plein Air de l'Anse, détache les chiens de leur enclos, un par un. Ce n'est surtout pas le moment de rester à l'entrée du terrain clôturé. Les chiens sortent en flèche. Une fois qu'ils sont libérés, ils se dégourdissent dans la neige en demeurant toujours près de Vanessa. Un après l'autre, ils demandent un câlin aux randonneurs. Djou, Rico, Timak... 29 fois les bêtes viennent renifler les vêtements des touristes, en quête de caresses. Lorsque l'un d'entre eux fait un mauvais coup (tenter de se jeter dans la rivière ou taquiner un peu trop un de ses copains), Vanessa attache le fautif. Une minute suffit pour que le mauvais coup soit oublié. En faisant demi-tour pour rentrer à la maison, les chiens suivent leur maîtresse; aucun ne tente de s'enfuir.

De retour dans l'enclos, on peut toujours flatter les animaux. Mais lorsque Gilles sort le premier traîneau pour installer les couvertures et préparer les attelages, la meute s'excite. Les chiens aboient, sautent et remuent la queue. Ils ne tiennent plus en place. On prend alors conscience que les chiens ne sont pas astreints à la corvée lorsqu'ils tirent les traîneaux; ils s'amusent.

Règles de conduite

Quelques minutes avant le départ, le groupe de randonneurs apprend quatre mots: «Ha!» pour tourner à gauche, «Dji!» pour virer à droite, «Allez les chiens!» pour faire avancer le troupeau et «Woh!» pour le faire arrêter. Vanessa se fait insistante: peu importe la commande, inutile de crier après les chiens.

Et c'est un départ! Le traîneau de Vanessa s'engage le premier, et le convoi suit derrière.

Il est facile d'apprendre à se tenir en équilibre sur les patins de la luge. Le conducteur doit garder un pied près du frein pour parfois ralentir les chiens qui filent à toute allure. Vanessa crie au groupe: «Eh! Vous n'êtes pas obligés de toujours regarder le derrière des pitous. Vous pouvez regarder le paysage.»

Elle n'a pas tort! Pendant les premiers kilomètres, on est tellement concentré sur sa tâche qu'on oublie de se détendre. Lorsqu'on lève les yeux, on découvre les montagnes d'une vallée étroite près du fjord du Saguenay. Les traîneaux traversent une érablière, s'approchent d'un lac et longent une rivière. Dans la neige, on voit des traces d'orignaux, de cerfs ou de renards. Lorsque les chiens reniflent l'odeur d'un animal, ils accélèrent à la recherche de la proie.

Un convoi ne compte jamais plus de quatre traîneaux. Par moments, on arrête pour échanger les rôles: les conducteurs deviennent passagers et vice-versa. Vanessa offre alors aux plus petits de piloter le traîneau «meneur». Elle embarque sur un patin, l'enfant monte sur l'autre.

Une fois la balade terminée, les randonneurs se réchauffent dans la Grangette qui sert de gîte. Jojo attend le groupe avec un bon repas: potage de légumes, pâté au saumon, salade et gâteaux au chocolat. Et une surprise attend les touristes qui y restent pour la nuit: à l'aurore, ce n'est pas le chant du coq qui réveille les dormeurs, mais bien les hurlements de 29 chiens. Heureusement, ce concert dure moins d'une minute!

En savoir plus: www.pleinairdelanse.com