Comment montrer aux enfants qu'on peut dormir dans un sac? Que les animaux sauvages ne vivent pas seulement dans les zoos? Et que les guimauves peuvent fondre ailleurs que dans les carrés aux Rice Krispies? En les initiant au camping. Et c'est possible sans se mouiller, ni même s'équiper.

Au bord de la route, le panneau météo fait frémir. Température ambiante: 12 degrés Celsius. Les essuie-glaces fonctionnent à plein régime. Le chauffage crachote pour dissiper la buée. Cette nuit, on annonce 4 degrés au nord de Québec.

Beau temps pour partir en camping...

Si vous imaginez déjà l'inconfort d'une tente humide et malodorante - ou celui d'une voiture remplie jusqu'au plafond -, vous ignorez sans doute qu'on peut désormais survivre en forêt en emportant un simple sac de couchage. Inutile de traîner sa tente, sa vaisselle, ses casseroles, son matelas de sol et sa lampe au propane... D'un bout à l'autre du Québec, plus de 400 abris de toile tout équipés attendent désormais les campeurs du dimanche.

Aux six yourtes inaugurées dans deux parcs nationaux en 2005 et 2006, la SEPAQ a vite ajouté des tentes-roulottes (en 2007), puis des tentes prospecteur (Huttopia en 2008 et Hékipia en 2010). On peut même tricher un peu en optant pour un camp rustique en rondins. Ou essayer le même genre de formule dans un camping privé.

Y dormir coûte aussi cher qu'une nuit dans certains gîtes et auberges. Mais pour les enfants, l'expérience se révèle beaucoup plus excitante.

Pas d'eau courante, cela signifie aussi pas de bain à prendre. Et toutes sortes d'aventures... Comme chercher les toilettes en pyjama, armé d'une lampe de poche. Ou chasser un raton-laveur du coffre de la voiture.

Au parc du Bic, dans le Bas-Saint-Laurent, notre yourte était située au bord d'une jolie plage rocheuse. Le soir, une biche et un renard s'aventuraient sur le rivage. La nuit, on aurait juré que les vagues allaient lécher les pieds du lit.

À marée basse, les enfants peuvent plonger leurs figurines dans des flaques d'eau salée grouillante de krill. Sur les rochers, des algues renflées explosent sous les pas comme un rouleau de plastique à bulles.

Au parc de la Jacques-Cartier, près de Québec, c'est plutôt un castor qui nageait près de notre tente Huttopia. À l'heure du souper, un tamia rayé s'est carrément faufilé à l'intérieur.

En camping, même de luxe, on n'a pas affaire aux mêmes voleurs qu'en ville.