Est-ce à Venise, Barcelone, Bonifacio peut-être ou même Honfleur, ces photos? Non, niet, nenni, c'est ici, dans le Vieux-Montréal, aux aurores.

Il y a peu, un dimanche matin où il était «célibataire pour la journée», le photographe de La Presse David Boily a décidé d'en profiter... pour faire de la photo! Il s'est promené à l'aube, vers 6h - alias la «magic hour» ou la «golden hour» en jargon de photographes - dans les rues Saint-Paul, Saint-François-Xavier ou Notre-Dame pour y capter la lumière, l'eau, les êtres, la beauté.

Soyons terre-à-terre: c'était également pour essayer son nouvel appareil photo! «Je venais d'acheter un Leica m9, appareil professionnel extrêmement discret: c'est bien simple, tu passes pour un touriste quand tu as ça à la main, parce que ça a l'air d'un appareil amateur.» Exactement ce qu'il lui faut pour renouer avec une de ses disciplines préférées, la photographie de rue.

«Tu te promènes, tu repères un endroit qui t'inspire, tu espères que quelqu'un va y passer... et tu attends. Aucune mise en scène, pas de photos en rafale, juste le bon cadrage, le bon éclairage et l'attente», explique David Boily. Dans le cas présent, la difficulté, c'était justement d'attendre, alors que l' «heure dorée» ne dure vraiment pas longtemps: tout juste les premières lueurs du soleil à l'aube, ou les toutes dernières, au coucher du soleil.

L'attente n'a pas été vaine: «Ce matin-là, tout marchait! Et même si c'était dimanche et qu'il était tôt, il y avait quelques personnes dans le Vieux-Montréal: des travailleurs, des itinérants, des gens qui promenaient leurs chiens...» Et de la lumière pour montrer le quartier comme s'il s'agissait d'un lieu exotique, dépaysant.