Il a déjà accueilli Charles de Gaulle et Richard Nixon. Cette année, il fêtera son 100e anniversaire. Situé rue Sherbrooke, le célèbre Ritz-Carlton est partie prenante de l'histoire de la métropole. Et voilà qu'après avoir été le théâtre d'un immense chantier de construction, le prestigieux hôtel est maintenant prêt à accueillir ses premiers clients.

Un cinq étoiles classique où les clients qui occupent les chambres ne risquent pas de se cogner le gros orteil en se levant la nuit grâce à un faisceau de lumière qui les guide jusqu'au petit coin, un support chauffant pour les serviettes de bain, une brosse à dents et un assortiment de produits haut de gamme pour la baignoire. Le prix de ce séjour douillet: 425$ la nuit, pour une chambre de base. En prime: un chic restaurant lancé par le chef réputé Daniel Boulud. Voilà le confort auquel goûteront les clients du tout nouveau Ritz Carlton-Montréal qui a rouvert ses portes lundi, juste à temps pour la tenue du Grand Prix.

Fermée depuis l'été 2008, la «Grande Dame de la rue Sherbrooke» - surnom donné au prestigieux établissement - renaît enfin. L'hôtel est passé de 229 à 129 chambres (dont 31 suites). Les divisions ont complètement été refaites. La piscine - encore inachevée - sera tempérée grâce à un système de récupération de chaleur et les différents tapis que l'on retrouve un peu partout proviennent d'un important fournisseur thaïlandais. Coût de ce vaste chantier: environ 200 millions de dollars.

Et avant que les chasseurs ouvrent officiellement les portes aux premiers clients en début de semaine, La Presse a visité en primeur au début du mois le «nouveau Ritz» en compagnie du grand patron de l'endroit, Andrew Torriani. À tous les curieux et aux irréductibles des hôtels de luxe, bienvenue au Ritz.

Il y a quelques semaines, les ouvriers s'affairaient toujours à l'intérieur, ainsi que dans le jardin de l'hôtel. Mais déjà, on pouvait aisément imaginer le résultat final. Premier arrêt: le hall. Dans cette vaste pièce - endroit que les clients voient dès leur arrivée -, les chandeliers d'origine du Café de Paris, le célèbre ancien restaurant du Ritz, un miroir et des lustres qui datent des débuts de l'établissement en 1912 font encore partie du décor. Au plafond, une fresque composée de plantes et d'oiseaux a été peinte pour évoquer l'intérieur d'une serre.

Le secret est dans les détails

Après avoir jeté un coup d'oeil aux aires communes de l'hôtel ainsi qu'au chic restaurant de l'établissement, direction chambre 822, une «suite junior» de 600 pi2. Décor classique, sans extravagance. Le charme de l'endroit se révèle dans les détails. Dans la salle de bains, par exemple, le plancher chauffant, le miroir antibuée et surtout... les toilettes «système Washlet», qui permettent d'ajuster la température du siège et du bidet intégré, font partie de la longue liste des petites attentions destinées aux clients.

Dans la chambre à coucher, l'écran de télévision de 50 pouces, l'immense placard ou encore le minibar inséré dans un meuble contemporain sauront certainement agrémenter le séjour des visiteurs. Toutefois, les options les plus intéressantes ne sont pas les plus visibles. En plus du faisceau de lumière - situé sous le lit - qui s'active la nuit lorsque les occupants de la chambre se dirigent vers la salle de bains, un détecteur de mouvements a également été installé dans la pièce. À l'extérieur de la chambre, une lumière indique donc aux employés de l'hôtel si la pièce est occupée ou non, histoire d'éviter d'importuner les occupants. Et ce système, qui peut paraître anodin, cadre parfaitement avec le type de service que l'on doit donner aux visiteurs qui fréquentent les hôtels cinq étoiles, estime Andrew Torriani. «Les hôtels cinq étoiles se distinguent parce qu'ils connaissent les goûts de leurs clients et qu'ils sont capables d'anticiper leurs besoins.»