Pas besoin de rouler des kilomètres et des kilomètres pour se retrouver en pleine nature, profiter de ses différents écosystèmes, puis arpenter un verger pour y cueillir des pommes bios bien croquantes. À 20 minutes de Montréal, sur la Rive-Sud, un écrin, qui a pour nom l'île Saint-Bernard, dévoile ces joyaux, et d'autres encore, aux visiteurs.

Ce lieu magnifique, bordé par le lac Saint-Louis et la rivière Châteauguay, qui a longtemps appartenu aux Soeurs grises, s'étend sur 223 hectares et comprend deux parties: un secteur où l'on retrouve un verger biologique de 1000 pommiers et des bâtiments anciens réaménagés. Parmi ceux-ci, il y a cette résidence des soeurs devenue hôtel et la laiterie qui, elle, a été transformée en sympathique bistro, judicieusement appelé La Traite. Un moulin construit en 1686, de même que le cimetière des Soeurs grises et un pavillon d'accueil font aussi partie du circuit.

Tout ce secteur, considéré comme un parc municipal par la Ville de Châteauguay, est accessible gratuitement, explique Marie-Hélène Dorais, porte-parole d'Héritage Saint-Bernard. Cet organisme assure la gestion, la protection et la conservation de la faune et de la flore de l'île Saint-Bernard.

Le refuge

L'autre secteur de l'île est celui du refuge faunique Marguerite-d'Youville, qui appartient au gouvernement du Québec, et où des frais minimes sont exigés à l'entrée, signale Mme Dorais. Huit kilomètres de sentiers permettent de déambuler à pied dans ce milieu naturel soigneusement préservé, pour en découvrir la vie riche et diversifiée qu'elle abrite. De nombreuses espèces y ont élu domicile, alors que d'autres y viennent en visite.

Parmi les espèces recensées, on retrouve tortues, couleuvres, loutres, rongeurs, renards, coyotes et chevreuils, ainsi qu'une multitude d'oiseaux, qui font le bonheur des ornithologues et chasseurs d'images.

La flore n'est pas en reste, avec ses innombrables espèces, qu'on peut découvrir ou redécouvrir. Le plus grand chêne bicolore recensé au Québec se tenait bien droit dans l'île Saint-Bernard. Tombé en 2011 sous la fougue des restes de l'ouragan Irène, il a été laissé sur place et constitue toujours une attraction, autant pour les humains que pour les bestioles qui y trouvent refuge ou s'en nourrissent.

Il est étonnant et réconfortant à la fois de constater qu'un si bel endroit a échappé à l'appétit de l'ogre immobilier. On ne doute pas un instant de la détermination qu'il a fallu, et qu'il faut encore, pour en garder l'aspect naturel, si près de Montréal.

«C'est un site unique, se réjouit Mme Dorais. On voit Montréal de la pointe nord, mais on a une série d'écosystèmes, qui vont des berges à la friche, en passant par l'érablière et le marais. On peut y passer deux heures, une journée ou des jours, puisqu'on peut aussi y dormir!»

PHOTO SIMON GIROUX, LA PRESSE

De nombreuses espèces d'oiseaux ont élu domicile dans le refuge faunique Marguerite-d'Youville.

Bon à savoir

• Le verger, qui compte une quinzaine de variétés de pommes, est ouvert à l'autocueillette à partir du 23 septembre, pour deux semaines environ, ou jusqu'à épuisement des pommes. On doit acheter les sacs sur place. Ces pommes, cultivées sans engrais chimiques ni pesticides, sont certifiées Écocert.

• Un stationnement gratuit de 115 places est offert.

• Le coût d'entrée dans le refuge faunique est de 5 $ pour un adulte.

• Au pavillon de l'île Saint-Bernard, on prodigue conseils et informations aux visiteurs.

• Les vélos sont interdits, tout comme les chiens, dans le refuge faunique.

• Le secteur Le Grillon dispose d'une aire de pique-nique et d'hébertisme pour les enfants.

• Pour se sustenter: le Café de l'île, restaurant plus familial, ou le bistro La Traite, ouvert du mercredi au dimanche pour le lunch et le souper. 

• Le manoir d'Youville offre 116 chambres pour hébergement.

PHOTO SIMON GIROUX, LA PRESSE

Une tortue se laisse regarder.