Parce qu'on manque parfois de temps pour faire un grand voyage, les balades permettent de découvrir un nouveau coin du Québec ou de le voir autrement. Cette semaine, visites le long du chemin des Patriotes.

Mont-Saint-Hilaire

Ceux qui empruntent l'autoroute 20 pour se rendre à Mont-Saint-Hilaire peuvent, avant même d'être arrivés à destination, apercevoir de loin la montagne, connue pour ses sentiers et les nombreux vergers situés à proximité. Non loin, la rivière Richelieu, bordée par la route 133, appelée aussi chemin des Patriotes, s'ajoute à ce décor de carte postale.

Au moment de notre visite, des travaux sur la route nous ont obligés à faire un détour par le chemin des Trente et le chemin de la Rivière pour atteindre le mont. Finalement, le trajet pour s'y rendre s'est avéré une aussi belle découverte que la destination elle-même. Sillonner des routes de campagne bordées de champs de maïs et de vergers regorgeant de pommes rouges, voilà une bonne façon de mettre la table.

C'est donc dans d'excellentes dispositions que l'on attaque le sentier Pain de sucre au Centre de la nature du mont Saint-Hilaire. Le trajet d'une longueur de 5,4 km (aller-retour) permet d'avoir un saisissant point de vue sur la région et même sur Montréal.

Otterburn Park

Des panneaux annonçant La Cabosse d'or, située à Otterburn Park, apparaissent un peu partout sur la route depuis un bon moment. Après la randonnée sur la montagne, l'appel du chocolat se fait sentir. Il faut donc redescendre près de la rivière en empruntant le chemin des Patriotes pour rejoindre la terre promise. Notre imagination - ou notre gourmandise - nous joue peut-être des tours, mais avant même d'avoir franchi le pas de la porte, une douce odeur chocolatée nous chatouille les narines. Chocolat, biscuits, bonbons, crème glacée, pâtisseries: ici, les fantasmes des plus gourmands sont assouvis. On ne peut quitter les lieux sans goûter au biscuit à l'avoine agrémenté de guimauve, de caramel et de brisures de chocolat. De quoi refaire le plein d'énergie.

Saint-Denis-sur-Richelieu

Plus au nord, les nombreux drapeaux tricolores vert, blanc et rouge qui flottent au vent, les fleurs de lys dorées qui décorent de nombreux bâtiments ainsi que la présence d'une statue représentant Louis-Joseph Papineau donnent l'impression aux visiteurs qui se rendent dans ce village situé en bordure de la rivière de débarquer au pays des patriotes. Et pour cause! C'est à Saint-Denis-sur-Richelieu que les patriotes ont affronté l'armée britannique le 23 novembre 1837. Ce lieu, témoin de l'histoire, rend aujourd'hui hommage à ces habitants du Bas-Canada qui se sont rebellés contre le régime anglais. Derrière l'hôtel de ville, un petit parc fleuri a été aménagé. C'est là que l'on retrouve aussi le bronze à l'effigie du chef des patriotes. Un peu plus loin, des tables et des bancs ont été installés pour ceux qui désirent admirer tranquillement les bateaux qui voguent sur la rivière. C'est un bon moment pour savoureux le biscuit acheté plus tôt. À moins qu'il n'ait été dévoré pendant le trajet en voiture...

Consultez le site de la municipalité de Saint-Denis-sur-Richelieu: stdenissurrichelieu.com

Saint-Denis-sur-Richelieu (bis)

De l'autre côté de la rue s'élève une vaste maison de pierres, construite en 1809 et qu'a possédée un certain Jean-Baptiste Mâsse, aubergiste et sympathisant patriote. Il s'agit de la Maison nationale des Patriotes, un musée qui relate l'histoire de ce mouvement à travers sa résistance et ses rébellions. Des visites guidées ont lieu deux fois par jour. Une bonne façon de revivre une facette de l'histoire du Bas-Canada.

Photo Martin Tremblay, La Presse

La rivière Richelieu, bordée par la route 133, appelée aussi chemin des Patriotes, s'ajoute à ce décor de carte postale.

Saint-Ours

À quelque 9 km de là, toujours le long de la route 133, se trouve le canal de Saint-Ours. Inauguré en 1849, il a permis aux bateaux de naviguer du fleuve jusqu'à New York. Moins connu que le canal de Chambly, il n'en demeure pas moins un endroit idéal pour venir se balader et observer les embarcations qui passent par là. Les adeptes du camping peuvent même y passer la nuit. Parcs Canada y a aménagé au début de l'été des tentes oTENTik, un type d'hébergement entre la tente et le chalet. 

Sorel

Il reste encore un petit bout de chemin à parcourir en compagnie de la rivière. Direction Sorel. Une fois en ville, s'il est plus difficile de dénicher des endroits bucoliques donnant le goût de s'attarder, c'est tout de même ici que l'on calmera un peu la faim qui nous tenaille en mettant le cap sur la Laiterie Chalifoux. Et qui dit Chalifoux dit fromage en grains Riviera, un produit faisant presque partie du patrimoine sorelois. L'entreprise fabrique ce fromage «kwick-kwick» depuis 1959.

Difficile de résister à l'envie d'acheter un sac de fromage frais. Et tant qu'à y être, on opte aussi pour un cornet de crème glacée ou un petit yogourt joliment servi dans un pot en verre. Ces délices réussissent presque à nous faire oublier que la terrasse sur laquelle on s'installe offre une vue imprenable... sur le stationnement. Après cette pause laitière, on reprend le chemin du retour.

Photo Martin Tremblay, La Presse

Le parc d'Otterburn Park est situé en bordure de la rivière Richelieu.