Sa force prodigieuse a épaté les foules partout où il est passé. Et Louis Cyr s'est beaucoup promené. On peut suivre les pas de cet immense personnage du folklore québécois de Saint-Cyprien-de-Napierville (son lieu de naissance) à Saint-Jean-de-Matha (où il a été enterré), en passant par Montréal et Lowell, au Massachusetts, où il a aussi vécu.

Saint-Cyprien de Napierville

L'église du baptême

Il ne reste plus grand-chose des premières années de Louis Cyr à Saint-Cyprien de Napierville. Mais on peut toujours admirer l'église où le jeune Cyprien Noé (son véritable nom) fut baptisé en 1863, rue de l'Église (route 219), en plein coeur du village.

Solide comme un roc

Le comité organisateur du 150e anniversaire de Louis Cyr vient par ailleurs d'installer un rocher gigantesque sur la terre où est né le champion des hommes forts, en bordure de la route 221, direction Lacolle. Selon les «anciens», une statue de Louis Cyr s'élevait jadis au milieu du village. Mais personne ne sait ce qu'elle est devenue.

Lowell, Massachusetts

L'usine de textile

À la fin du XIXe et au début du XXe siècle, des milliers de Canadiens français, pauvres et sans éducation, ont immigré aux États-Unis pour faire fortune dans les usines de textile. La famille Cyr ne fit pas exception et c'est ici, dans cette ancienne ville industrielle, que le jeune homme a accompli ses premiers exploits publics à l'âge de 20 ans. On peut aujourd'hui visiter l'usine où travaillait l'aspirant homme fort, La Suffolk Mills, puisqu'elle a été depuis transformée en musée.

Présence québécoise

D'autres bâtiments, situés non loin, témoignent aussi de la présence québécoise à Lowell au temps de Louis Cyr. Adjacente à la Suffolk Mills, se trouve toujours la Jeanne d'Arc Credit Union, version canado-américaine de nos Caisses populaires, ainsi que l'imposante église Saint-Jean-Baptiste, aujourd'hui fermée. Un autre Québécois célèbre est né et a grandi à Lowell: l'écrivain Jack Kerouac.

Montréal

De passage dans le Sud-Ouest

Plusieurs lieux témoignent du passage mouvementé de Louis Cyr dans l'arrondissement du Sud-Ouest, où l'homme fut constable en 1884 et 1885. Une statue de l'artiste Robert Pelletier s'élève dans le parc Sainte-Élisabeth-du-Portugal, à l'angle des rues De Courcelle et Saint-Jacques Ouest. On peut également déambuler rue Workman (entre les rues Vinet et des Seigneurs), où le jeune policier fut victime d'une attaque à la hache en 1885. En 1912, enfin, le riche retraité acheta un pan entier de la rue Irène (du numéro 780 au 814) pour quelque 25 000$. Il est mort quelques mois plus tard, laissant à son gendre, le douteux Xénon Maxime Aumont, le soin de récolter les loyers.

Invité par La Presse

Le deuxième propriétaire de La Presse, Trefflé Berthiaume, aimait tellement Louis Cyr qu'en 1899, il invita ce dernier à venir s'entraîner dans les locaux du 7, rue Saint-Jacques, en prévision d'une rencontre avec l'Allemand Otto Ronaldo. C'est également dans le bureau de M. Berthiaume que fut signé le contrat pour cette compétition qui eut lieu au parc Sohmer (près de l'actuelle tour de Radio-Canada).

L'église Saint-Pierre-Apôtre

Même s'il était installé à Saint-Jean-de-Matha, c'est à Montréal que Louis Cyr est mort le 10 novembre 1912, dans une chambre jouxtant la clinique de son gendre, le Dr Aumont. Son service funèbre eut lieu à l'église Saint-Pierre-Apôtre, à l'angle du boulevard René-Lévesque et de la rue de la Visitation, dans une ambiance de funérailles nationales. Son corps sera temporairement placé dans un charnier du cimetière Notre-Dame-des Neiges avant de prendre le chemin de Saint-Jean-de-Matha, où il fut inhumé.

Saint-Jean-de-Matha

Sa tombe

Le cimetière de Saint-Jean-de-Matha se situe à la sortie du village, en direction des chutes de Monte-à-Peine. La tombe de Louis Cyr, avec sa grosse croix de ciment, est bien en évidence dans la colline du côté droit. L'homme fort y est enterré avec sa femme et sa fille. Un lieu de pèlerinage qui s'impose. Le biographe Paul Ohl laisse toutefois planer le doute: selon lui, aucun document n'atteste de l'arrivée du corps à la gare de Joliette et aucune inscription au registre de la paroisse de Saint-Jean-de-Matha ne confirme la présence du corps.

Le musée Louis-Cyr

Ouvert en 1997, ce petit musée sans prétention est le seul gardien de la mémoire de Louis Cyr. On y retrouve plusieurs objets ayant appartenu au célèbre personnage, dont des photos d'époque, son indispensable ceinture Fortissimus et sa collection d'haltères. Il est ouvert du jeudi au dimanche et on peut même avoir une visite guidée.

Musée Louis-Cyr: 185, rue Laurent

La maison de Louis Cyr

On ne reconnaît plus vraiment la belle demeure de style Nouvelle-Angleterre où vécut Louis Cyr entre 1903 et 1906. Mais dans un an, si tout va bien, cette maison de 1902 aura été totalement rénovée pour accueillir le nouveau musée Louis-Cyr. Ce projet d'un million de dollars est sur les rails depuis quelques années, mais les subventions gouvernementales se font toujours attendre. La sortie du film sur le célèbre homme fort accélérera peut-être le processus...

- Avec la collaboration de Paul Ohl, auteur de la biographie sur Louis Cyr