Vous êtes friand des films d'exorcisme? Vous aimeriez vivre une aventure paranormale dont vous êtes le héros? À la vieille prison de Trois-Rivières se livrent en ces temps d'Halloween de féroces combats contre les forces du Mal. Sauriez-vous délivrer des âmes en perdition?

Dans ce jeu baptisé «Exorcisme», des âmes perdues hantent la vénérable institution carcérale trifluvienne. En quête de vengeance, elles ont pris possession du corps de quelques employés ou de pauvres visiteurs égarés. Rassemblée par un prêtre, une petite équipe de 10 volontaires - dont vous faites partie - doit bravement partir à la rescousse des victimes. Elle doit s'enfoncer dans un dédale de couloirs, d'escaliers et de salles sombres où se terrent des rescapés terrorisés, des geôliers incrédules et des bêtes maléfiques. Combien d'âmes ces braves parviendront-ils à sauver sans se perdre eux-mêmes?

Passé macabre

Dans la catégorie anxiogène, difficile de trouver un décor plus réel, crédible et immersif que la vieille prison de Trois-Rivières. Déjà, de l'extérieur, ses lourds murs de pierre et ses épais barreaux aux fenêtres imposent la crainte. Mais une fois à l'intérieur, ses couloirs étroits, ses portes basses, ses cachots lugubres font rapidement croître un sentiment d'oppression. Les graffitis aux murs des cellules rappellent le passé macabre de cette prison. À l'époque de sa construction (1815-1822), les moeurs voulaient que la détention soit un châtiment en lui-même. On le ressent bien.

Évasion

Pour réussir les exorcismes et échapper aux démons, les joueurs doivent utiliser de manière judicieuse un livre d'incantations. Des lampes de poche à lumière ultraviolette leur permettent de découvrir des indices pour élucider les énigmes. L'action rappelle à ce titre les attractions du genre «Échappe-toi» où tous les joueurs doivent se concerter pour faire progresser le scénario. Le hic? Il suffit qu'un membre du groupe ne joue pas le jeu pour empêcher ses coéquipiers de vivre l'histoire à fond. «C'est comme si un spectateur passait ses commentaires pendant un film au cinéma», concède le concepteur et producteur Éric Paul Parent. «L'idéal, c'est de venir avec sa propre équipe.» 

Maître du jeu

La clé d'une expérience réussie? Un bon maître de jeu, désigné par ses pairs, bien décidé à entrer dans le jeu des comédiens. C'est à lui qu'il faut remettre le livre d'incantations pour entraîner le reste de l'équipe dans une réelle ambiance surnaturelle. Le fait qu'il n'y ait que deux lampes de poche pour trouver les indices laisse néanmoins plusieurs joueurs à l'écart. «Plusieurs participants préfèrent se laisser entraîner par les autres. Ils préfèrent observer plutôt que jouer», croit M. Parent.

Photo Olivier Croteau, collaboration spéciale

Rassemblée par un prêtre, une petite équipe de 10 volontaires - dont vous faites partie - doit bravement partir à la rescousse des victimes.

Angoisse

Malgré son sous-titre «Parcours de peur», les différentes scènes ne cherchent pas à provoquer le sursaut ou le frisson soudain. Les joueurs sont plutôt plongés dans une ambiance angoissante, les obligeants à demeurer toujours sur leurs gardes. «C'est comme se promener pour la première fois dans une ruelle d'une ville inconnue, explique Éric Paul Parent. Les joueurs doivent combattre leur instinct naturel de s'enfuir.» Les amateurs de frayeurs bien senties peuvent néanmoins rester sur leur faim, considérant le potentiel des nombreuses zones d'ombre du lieu. «Pour les trois quarts des gens, c'est le maximum qu'ils disent pouvoir encaisser», dit M. Parent. 

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«Exorcisme - Parcours de peur», présentée à la vieille prison de Trois-Rivières les 3, 4, 5, 10, 11 et 12 novembre. Possibilité de supplémentaires les 18 et 19 novembre. Durée: 1 heure. Coût: 29 $, taxes et frais inclus. Réservations en ligne obligatoires. Pour les 16 ans et plus.

PHOTO OLIVIER CROTEAU, LE NOUVELLISTE

Une fois à l'intérieur, les couloirs étroits de la prison de Trois-Rivières, ses portes basses, ses cachots lugubres font rapidement croître un sentiment d'oppression.