Qu'est-ce qui permet de parcourir de jolis sentiers sans se fatiguer, dans le silence et la quiétude d'une étincelante journée d'hiver ? C'est l'une des choses les plus zen au monde : l'équitation. Pour quiconque adore la neige, le grand dehors et les chevaux, mais abhorre le sport (oui, ça existe !), il n'y a pas mieux. De plus en plus de centres équestres au Québec offrent des randonnées hivernales. C'est le cas notamment du complexe d'écovillégiature Le Baluchon, à Saint-Paulin, en Basse-Mauricie, que nous avons visité par une glaciale matinée de janvier.

Il gèle à pierre fendre et il vente furieusement, mais une bonne tiédeur règne dans l'odorante pénombre de l'écurie. Une trentaine de chevaux bien tenus mâchouillent placidement leur ration de foin, frottent leur bonne grosse tête aux montants de leur box ou piaffent soit d'ennui, soit d'impatience, tandis que Sébastien, notre guide (un homme sec un peu bourru au sourire parcimonieux) achève de seller nos montures.

>>>Consultez le site du Baluchon.

Après nous avoir attribué nos chevaux, Sébastien prend la tête de notre petite colonne. Marie-Christine, ancienne propriétaire d'un centre équestre et toute nouvelle employée du Baluchon, le suit sur un superbe étalon canadien. Les deux seuls clients que nous sommes fermons la marche, l'un sur Jack, un beau grand hongre (cheval châtré) noir, l'autre sur Bretzel, une calme jument baie qui pète sans arrêt (c'est idiot, mais ça fait toujours rire).

La piste, bien battue, longe un temps la jolie petite rivière du Loup, pas complètement gelée, qui chante sa chanson entre des îlots neigeux avant de se précipiter avec fracas sous un court pont de bois. On traverse ensuite une sapinière saupoudrée de sucre fin, une brève prairie où le vent cinglant pique les visages, des zones boisées où l'on n'entend que les mésanges et le souffle des chevaux. Plus zen, il n'y a pas !

Quelques bémols

Au bout de la piste, on fait demi-tour pour revenir sur ses pas. La promenade est jolie, calme, un peu trop peut-être : Sébastien a adopté un pas très lent, si lent que nous devons sans cesse retenir nos montures afin qu'elles ne soient pas trop près les unes des autres. Il nous a prévenus que Jack, le hongre, est plutôt ombrageux à l'approche des autres chevaux. Quant à l'étalon de Marie-Christine, eh bien, c'est un étalon : toujours un peu nerveux, ceux-là...

On peut se demander pourquoi Sébastien a choisi ces deux chevaux en particulier parmi la trentaine à disposition dans l'écurie. Marie-Christine, en poste depuis trois jours seulement, maîtrise mal son étalon, qu'elle ne connaît pas. À un moment, il a rué quand il a senti que Jack s'approchait trop, ce dernier s'est cabré... son cavalier eût-il été moins aguerri, il serait sans doute tombé.

On peut se demander aussi pourquoi les deux guides se sont placés en tête de file, ce qui a laissé les clients (qui avaient quand même pas mal de questions) dans l'impossibilité de converser avec eux. Il aurait suffi de peu de chose pour rendre la balade parfaite : un peu de communication, un accueil un peu plus cordial de la part du guide...

Bon à savoir

À dos de cheval, on bouge peu (surtout si on ne va qu'au pas). Dès qu'il fait dans les - 10 °C, il importe donc de s'habiller bien chaudement : sous-vêtements longs, en laine mérinos de préférence ; pantalon de ski, bon anorak, voire coussinets chauffants (Hot Shot) aux mains et aux pieds.

Le Baluchon propose un forfait « cavalier », qui comprend une nuit d'hébergement, un souper quatre services d'une qualité inégale, mais correcte, un très copieux petit-déjeuner, une heure d'équitation et l'accès à diverses installations (sentiers, patinoire, etc.), pour 189 $, taxes en sus.

Le Baluchon, 3550, chemin des Trembles, Saint-Paulin, 1 800 789-5968

PHOTO TIRÉE DU SITE WEB DU BALUCHON

Il aurait suffi de peu de chose pour rendre la balade parfaite : un peu de communication, un accueil un peu plus cordial de la part du guide...